Cellou Dalein : Alpha Condé organise une mascarade électorale pour avoir son 3ème mandat

A l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de son parti, le leader de l’UFDG s’est exprimé sur l’organisation des élections législatives en Guinée. Cellou Dalein Diallo soupçonne la CENI de vouloir organiser une mascarade électorale pour permettre au président Alpha Condé d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Selon le chef de file de l’opposition guinéenne, le chronogramme annoncé par cette institution électorale est techniquement intenable.

C’est un Cellou Dalein Diallo très remonté qui s’est adressé à ses militants, fortement mobilisés à son siège à la minière hier, samedi 28 septembre 2019. Tout en décrivant une CENI aux ordres du président Alpha Condé, le leader de l’union des forces démocratiques de Guinée a appelé à la mobilisation pour arrêter le projet de troisième mandat.

« Nous sommes le 28 septembre. Cette date, c’est celle du stade en 2009. Mais, c’est aussi le 28 septembre 1958, lorsque toutes les forces politiques de Guinée se sont retrouvées, se sont rassemblées pour décider de voter « NON ». Ils se sont retrouvés pour décider d’aller ensemble à l’indépendance. Il est temps que tous les patriotes se retrouvent pour arrêter le projet de troisième mandat, comme on l’a fait en 1958. Monsieur Alpha Condé envisage de faire l’économie d’un référendum, en organisant une mascarade électorale, à l’occasion des législatives, pour s’octroyer la majorité qualifiée. Il va envoyer sa constitution devant une Assemblée où il détient la majorité qualifiée nécessaire à l’adoption d’une nouvelle constitution. Il faut qu’on l’arrête », a indiqué Cellou Dalein Diallo.

Pour le chef de file de l’opposition guinéenne, ce qui se prépare actuellement n’est pas une élection. « L’engagement d’appliquer les recommandations de la mission d’audit du fichier n’est pas clair. Ils ont décidé de faire six millions de fiches. Ils disent que c’est comme ça qu’on va reconnaitre les électeurs. Bon Dieu ! La machine est préparée, calibrée pour recevoir tout le monde, pour que chacun se fasse recenser avec toutes ces données Alpha et biométriques. C’est la recommandation. On a constaté que trois millions cent mille électeurs ne sont pas dédoublonés. Il y a un million six cent cinquante-deux électeurs qui n’ont pas de données biométriques. C’est la mission d’audit qui l’a dit. C’était un fichier taillé sur mesure pour réaliser le coup KO de 2015… Ils créent un chronogramme pour dire que l’enrôlement se fera en 25 jours, alors que vous avez six millions quatre cent mille électeurs qui arrivent, plus ceux qui ont atteint l’âge de voter entre 2015 et 2019. Vous pouvez faire ça en 25 jours ? Qu’est-ce qu’ils veulent ? A quoi servent les fiches ? Personne ne comprend. Mais, tout ça procède du même souci. Celui d’organiser un hold-up électoral à l’occasion des législatives et donner la majorité qualifiée à Alpha Condé », a expliqué Cellou Dalein Diallo.

Poursuivant sa logique, le leader de l’UFDG soutient qu’il ne coutait rien à la commission électorale nationale indépendante de défendre le chronogramme établi objectivement, en toute indépendance et en toute liberté. « Monsieur Kébé (le président de la CENI) est sorti à la Télé pour dire à tout le monde qu’il faut 235 jours après avoir reçu les ressources. Il a reçu les ressources à la mi-août, ils font l’exercice d’élaborer un chronogramme sur cette base, ça tombe sur avril (2020), les élections législatives. Alpha Condé dit NON. Il faut la fin d’année 2019. Il faut ramener à 100 jours. Mais, il y a des délais qui sont fixés par la loi ; ils disent ‘’on s’en fou’’ ! Avec toutes les complications de cette révision exceptionnelle. Alors que la loi dit que c’est du 1er octobre au 31 décembre qu’on fait la révision ordinaire. Et, on valide les listes le 08 janvier. On dit qu’on s’en fou de la loi. On fait ce que Alpha Condé veut. Voilà comment notre pays est gouverné… Alors, mes chers frères et sœurs, comme en 1958, il faut que vous soyez prêts à sortir pour arrêter cette machine, cette fraude électorale, la promotion d’un troisième mandat. Ça ne va plus tarder. Le FNDC (front national pour la défense de la constitution) va lancer le mot d’ordre, pour que tout le monde sorte ; et, qu’on refuse la dictature. Car, la dictature, c’est la négation du droit », a laissé entendre Cellou Dalein Diallo.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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