Viol sur mineure, suivi de grossesse : le procès ouvert à Conakry

M.M.D, un jeune soudeur a comparu hier, mardi 1er octobre 2019, devant le tribunal criminel de Dixinn. Il est accusé d’avoir violé, en septembre 2018, la jeune F.D.D qui était âgée de 14 ans au moment des faits. Il a plaidé non coupable des faits mis à sa charge, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Le viol dont il s’agit se serait produit au quartier Lambanyi, dans la commune de Ratoma. L’accusé a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 09 octobre 2018. En comparaissant devant le tribunal criminel de Dixinn, le jeune soudeur a reconnu avoir eu des rapports sexuels avec la jeune F.D.D, mais il a assuré qu’il ne s’agit nullement de viol. Selon lui, cette dernière est sa petite amie et que les rapports qu’ils ont eus étaient absolument consentis. « Je n’ai jamais eu des relations sexuelles forcées avec elle. C’était ma copine. On a vécu ensemble pendant trois ans. On a eu plusieurs fois des rapports sexuels, mais c’est avec son consentement », s’est-il défendu.

Poursuivant ses explications, il indique que la tante de F.D.D était d’ailleurs au courant de la relation qu’il avait avec la jeune fille. Selon lui, c’est lorsque cette dernière est tombée enceinte, que sa tante et son oncle ont décidé de porter plainte contre lui pour viol suivi de grossesse. « Après le dépôt de la plainte, je suis allé à la gendarmerie où j’ai reconnu les faits. Je leur ai dit que je suis l’auteur de la grossesse qu’elle porte et j’ai signé un engagement de m’occuper de la fille et de l’enfant qu’elle porte. Mais, ils m’ont déposé à la maison centrale soi-disant que c’est du viol. Or, toutes les fois que j’ai couché avec la fille, c’est avec son consentement », soutient l’accusé.

Appelée à la barre, la jeune F.D.D a balayé d’un revers de la main cette version de l’accusé. Elle assure que ce dernier est passé par des menaces pour pouvoir abuser d’elle. « C’est suite au décès d’un oncle à Kindia que le soudeur est venu avec un couteau dans ma chambre pour me violer. Tous les membres de la famille étaient au décès à Kindia. Il est venu avec un couteau, il a attaché ma bouche avec un mouchoir avant de faire sa sale besogne. Après cette agression, je suis allée à l’hôpital et le médecin m’a fait comprendre que je suis enceinte », a-t-elle narré.

Après ces explications contradictoires, l’avocat de la défense, maître Labila Michel Sonomou, a sollicité la requalification de l’infraction. Au lieu du viol, il a souhaité qu’on parle plutôt de harcèlement sexuel, rappelant qu’on parle de viol, lorsqu’il y a surprise, violence et contrainte. « Mais dans ce cas précis, l’accusé a reconnu avoir fait avec consentement des relations avec la plaignante. Il a reconnu que l’enfant issu de ce rapport est son enfant. C’est pourquoi je vous demande de requalifier l’infraction en harcèlement sexuel ».

Une demande à laquelle s’est opposé le ministère public. Le procureur, Boubacar 1 Bah, a répliqué en disant que « ce n’est pas le moment de demander cette requalification. Et, nous ne sommes pas à la phase des plaidoiries et réquisitions ».

C’est dans ce climat que l’affaire a été renvoyée au 8 octobre 2019 pour la suite des débats.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
Tél. : 620 589 527/654 416 922

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