Rentrée scolaire morose, comment réussir cette nouvelle année ? Le DPE de Dubréka à Guineematin

Mohamed Lamine Touré « Kounda », Directeur Préfectoral de Dubréka
Mohamed Lamine Touré « Kounda », Directeur Préfectoral de Dubréka

A l’occasion de la rentrée scolaire qui a eu lieu officiellement hier, mercredi 03 octobre 2019, le directeur préfectoral de l’éducation de Dubreka a accordé un entretien à un journaliste de Guineematin.com qui s’est rendu dans la préfecture. Mohamed Lamine Touré « Kounda » est revenu sur le constat qui a prévalu sur le terrain en cette première journée, mais aussi sur les dispositions prises pour la réussite de cette nouvelle année scolaire.

Décryptage !

Guineematin.com : la rentrée scolaire était prévue ce mercredi, 03 octobre 2019, en Guinée. Mais, celle-ci n’a pas été effective à Dubreka tout comme dans les autres villes du pays, en raison de l’absence des élèves dans les écoles. Votre réaction par rapport à cette situation.

Mohamed Lamine Touré : ma réaction, c’est que ça ne peut faire plaisir à personne. Ça ne fait pas plaisir à un administrateur scolaire de voir que les élèves à peu près boudent l’école à la rentrée scolaire. Mais, on peut expliquer ça un peu à travers certaines réalités que nous avons connues dans le temps. Quand vous ouvrez l’école en pleine semaine, vous verrez une certaine lenteur de la part des enfants pour rejoindre l’école compte-tenu du fait que la semaine a avancé. Ils diront que nous n’aurons qu’un à deux jours pour être à l’école, pourquoi ne pas attendre lundi ? C’est mal comprendre le système puisque nous évoluons avec un calendrier scolaire qui démarre ses activités le premier jour de la rentrée. Il est bien que les parents sachent, que les élèves sachent, que c’est dès le premier jour de la rentrée que l’on commence à mettre en œuvre les instructions pédagogiques du département.

Le facteur le plus remarquable, c’est que l’autorité nous dit, faites une rentrée effective. La rentrée effective signifie que les enfants sont en classes, les maîtres ou professeurs sont en place, et les cours ont effectivement démarré. C’est ce qu’on appelle rentrée effective. Vous avez remarqué qu’en ce qui nous concerne, nous avons fait l’essentiel, c’est-à-dire que les professeurs et les enseignants de l’élémentaire ont massivement répondu, les encadreurs administratifs scolaires sont en place. Et je crois qu’à partir de là, on peut tout de suite dire que l’appel du ministre a été bien entendu. Parce que c’est là où le commandement existe. Et le commandement a fait son travail, et les commandés ont bien répondu.

Guineematin.com : on sait que l’année dernière le système éducatif guinéen a été perturbé par les grèves déclenchées par le SLECG. En tant que première autorité éducative de Dubréka, est-ce que vous craignez des situations de ce genre cette année encore ?

Mohamed Lamine Touré : moi, je ne sens pas de menace de grève. Vous savez que la vie est évolutive. Et, autant que la vie évolue, autant les esprits évoluent, autant les consciences se mettent en place. Et, chacun de nous a su l’impact négatif que le fait que les enfants aient boudé les classes, que les enseignants aient séché les cours, l’impact que cela a produit au système éducatif, tout au moins à l’année scolaire 2018-2019. Je crois que quand on fait une étude introspective, hier nous étions en réunion avec monsieur le ministre, qui a nous rendus responsables de tout cela. Et, il aurait même dit que même lui, il est impliqué par rapport à ça. Mais, moi je me suis dit que les personnes les plus responsables, c’est nous qui sommes au niveau opérationnel.

C’est qu’à l’instance des décisions, même si quelque part nous nous sommes consultés, nous partageons les embryons de décisions. Mais, les instructions viennent d’en haut vers nous. Et donc, nous avons la charge de superviser, d’encadrer, mais aussi de transmettre les connaissances. Si à ce niveau, nous refusons de transmettre les connaissances, nous sommes les premiers fautifs. Et les fautifs au centre de l’événement, au centre de l’échec, nous sommes là, nous qui sommes au niveau opérationnel. Menace de grève, je n’en crois pas. Parce que tous les enseignants sont conscients aujourd’hui que c’est parce que l’école a été troublé, la quiétude est partie de l’école, les enfants n’ont pas étudié de façon paisible, les cours n’ont pas été dispensés comme cela se devait, de façon paisible, de façon à ce que les enfants puissent les assimiler, ce qui a causé l’échec écrasant de l’année passée.

C’est pourquoi, je dis aux gens, n’allez pas à la catastrophe. C’est la valeur vénale, c’est la valeur actualisée de l’école comme le disent les économistes. On ne peut pas faire évoluer le système éducatif en un an. Mais, l’année 2018-2019 a connu des perturbations, et les résultats de ces perturbations sont ce que nous avons vu. Les conséquences, on les a vus à travers le taux de réussite. Remettons nous à la tâche, que chacun des acteurs se réconcilie avec soi-même et que l’on voit en face l’avenir des enfants. Hier, le ministre a mis les gens en confiance, il a dit que personne ne sera touché à tort. Ils n’ont qu’à aller dans les écoles, avec confiance. Et nous donnerons le temps au temps pour que l’administration puisse réagir aux conditions de vie des enseignants, pour qu’eux syndicats, réajustent les armes pour voir en face l’avenir des enfants afin que cette année et les années qui suivront se passent paisiblement pour rehausser les défis.

Guineematin.com : quelles sont les dispositions qui ont été prises par vos soins pour le bon déroulement du programme scolaire ?

Mohamed Lamine Touré « Kounda », Directeur Préfectoral de Dubréka

Mohamed Lamine Touré : pour le bon déroulement du programme scolaire, j’avoue que lorsque nous avons fait une étude introspective, les autorités du département, les autorités au niveau déconcentré, après l’analyse qui a été faite, nous nous sommes dit que nous sommes fautifs. Cela, parce que les enseignants par endroits, certains n’ont pas la capacité requise pour donner du bon produit. Alors, le ministre a proposé au gouvernement de faire un effort pour trouver des fonds afin que certains enseignants soient renforcés par rapport à leurs capacités. Donc la première chose, c’est que dans le sens de la qualification de l’école, dans le sens du renforcement de la qualité de l’enseignement apprentissage, nous avons donc commencé par renforcer la qualité des enseignants.

Il y a deux semaines ou plus que les enseignants sont en train de renforcer leurs capacités. Il y a 15 jours que les enseignants, en dépit de leur congé, ils ont fait un don de soi en s’accordant 15 jours pour aller suivre des formations. Et j’avoue qu’hier, le ministre a dit qu’il souhaitait que cela impacte positivement au réinvestissement, pour la qualité du taux de réussite qui a transgressé l’année dernière. Donc ça, c’était les dispositions par rapport au renforcement des capacités dans l’objectif de l’amélioration de la qualité de l’enseignement.

L’autre chose, c’est que nous avons cherché à recadrer le cadre de vie, le cadre environnemental là où les enfants étudient afin que les bancs soient à l’état d’une proprété absolue pour que les cours se passent normalement. Et, les communautés ont été mobilisées par rapport à ça, les encadreurs scolaires ont été mobilisés par rapport à ça. Toutes les écoles étaient prêtes à recevoir les enfants aujourd’hui et les cours auraient effectivement démarré. D’ailleurs, dans certaines écoles, les cours ont effectivement démarré, dans d’autres c’est clopin-clopant.

Guineematin.com : c’est la fin de cet entretien, quel est votre mot de la fin ?

Mohamed Lamine Touré : le dernier mot, c’est par là où vous avez commencé. Je voudrais que la presse et la population accompagnent l’école. Et comment la presse va accompagner l’école ? C’est sensibiliser la couche enseignante, c’est sensibiliser les partenaires sociaux qui enclenchent les problèmes de faire en sorte que les enfants puissent étudier paisiblement. Donc ces enfants sont à sauvegarder, l’avenir de la nation est à sauvegarder. Et l’avenir de la nation se sauvegarde à travers l’école, l’enfance, parce que c’est eux l’avenir de demain.

Entretien réalisé par Ibrahima Sory Diallo, envoyé spécial de Guineematin.com à Dubreka

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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