Elections législatives : l’UFC veut avoir 12 députés…

Aboubacar Sylla, ministre des Transports et président du parti UFC

Les défenseurs du contesté projet de nouvelle constitution ne manquent pas d’arguments pour justifier leur engagement dans cette bataille à l’issue indécise. A l’Union des Forces du Changement (UFC), ancien parti d’opposition qui a aujourd’hui rejoint la mouvance présidentielle, on estime que de nombreuses raisons peuvent justifier l’adoption d’une nouvelle constitution. L’annone a été faite ce samedi, 05 octobre 2019, à l’occasion de la reprise des assemblées générales du parti à son siège à Taouyah, dans la commune de Ratoma, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

La rencontre politique de ce samedi a été dirigée par Aboubacar Sylla, président de l’UFC. S’adressant à ses militants, massivement mobilisés, l’actuel ministre d’Etat chargé des Transports dira que la Guinée a besoin d’une nouvelle constitution pour deux raisons. « La première, la constitution actuelle n’a aucune légitimité. Et, c’est grave qu’un pays soit régit par une constitution qui n’a pas l’onction populaire. Une constitution qui lui a été imposée. Parce que pendant la transition, la Guinée a perdu sa souveraineté sur les questions politiques, électorales, on a décidé donc d’avoir une constitution dans l’objectif de terminer la transition dans la paix et dans la sérénité pour que les militaires rejoignent les casernes. La Guinée est aujourd’hui le seul pays au monde qui est géré par une constitution qui n’a pas reçu l’onction populaire, qui n’a reçu l’onction d’aucune institution légitime et qui lui a été purement et simplement imposée ».

La deuxième raison, ajoute l’ancien porte parole de l’opposition, « c’est que la constitution à l’usage a montré ses limites. Il y a des confusions, des contradictions, des lacunes, des insuffisances. Il y a des questions qui sont systématiquement occultées, qu’il faut remettre à la constitution. Il faut au contraire en sortir des dispositions qui sont plus valables. Tous les derniers titres de la constitution, 8 articles sont consacrés à la présidence de la transition dans laquelle on n’est plus depuis des années. Donc, c’est une constitution qu’il faut absolument changer. Mais, pas changer pour la changer, mais la changer dans le cadre du référendum ».

Aboubacar Sylla, ministre des Transports et président du parti UFC

Pour en arriver là, précise le ministre, seul le président de la République peut pour le moment prendre l’initiative de changer cette constitution. «Le président de la République est aujourd’hui pratiquement le seul dépositaire de légitimité populaire. Puisque notre Assemblée nationale est actuellement une Assemblée de transition jusqu’aux élections législatives. C’est une Assemblée qui a perdu une bonne partie de sa légitimité, à l’expiration de son mandat…Donc, le président de la République est la personne indiquée pour prendre l’initiative de ce référendum » a-t-il laissé entendre.

Après ce référendum, ajoute l’ancien pourfendeur du président Alpha Condé, le chef de l’Etat actuel peut dire qu’il n’est pas candidat. « Le professeur Alpha Condé peut absolument dire qu’il n’est pas candidat après le référendum. Et, même s’il est candidat après le référendum, ça ne veut pas dire qu’il est automatiquement président de la République. C’est le peuple de Guinée qui a le dernier mot ».

Parlant des consultations nationales, Aboubacar Sylla annonce qu’une majorité écrasante des guinéens est favorable au projet de nouvelle Constitution. « Il y a aucun argument valable, politique, juridique ou social qui peut s’opposer au changement de cette constitution de transition qui est totalement délégitimée par son mode d’adoption et par son contenu », a-t-il soutenu.

Kaly Bah, vice-président du parti UFC

De son côté, le vice-président de l’UFC, Kaly Bah, a exhorté les militants à se tenir prêt pour participer massivement aux élections législatives prévue par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) le 28 décembre 2019. « Le parti UFC accepte d’aller aux élections législatives le 28 décembre 2019, comme annoncé par la CENI, organe qui est responsable des élections… Quand il s’agit de l’avenir de la Guinée et du devenir des guinéens, l’UFC sera toujours présente. Donc, soyez prêts parce que l’UFC ira aux élections législatives sous le label de l’UFC. Recensez-vous pour qu’aux élections législatives l’UFC ait un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, soit 12 députés », a-t-il lancé.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/654 416 922

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