Kadiatou Bah contre Aboubacar Soumah du SLECG : voici les réactions croisées des avocats

Les syndicalistes Aboubacar Soumah et Mohamed Bangoura ont comparu hier, mercredi 9 octobre 2019, au tribunal correctionnel de Dixinn. Ils sont poursuis par leur collègue, dame Kadiatou Bah pour injures et diffamation. Devant les exceptions soulevées par les avocats de la défense, le tribunal a renvoyé l’affaire au 23 octobre prochain, appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la fin de l’audience, les avocats des deux camps se sont exprimés au micro des médias présents sur les lieux.

Selon maitre Maurice Saa Tolno, l’avocat de dame Kadiatou Bah, les exceptions soulevées par la défense n’ont aucune base légale. « C’est une citation directe. Et l’affaire a été renvoyée aujourd’hui pour aller aux débats. Mais très malheureusement, son avocat ne voulant pas aller au fond, a soulevé des exceptions qui ne tiennent pas. Au cours de ses explications, les articles visés dans le code de procédure pénale guinéen ne tiennent pas. Aucun article n’exige que l’huissier doive préciser la date de naissance ou la nationalité de la partie civile en matière pénale. Seulement, l’avocat d’Aboubacar Soumah ne veut pas aller au fond. Mais, on ira au fond dans cette affaire parce que c’est une demande qui n’est pas fondée. Il n’y a pas de base légale. Et en matière de droit d’une manière générale, si vous soulevez une exception, il faut que cette exception ait une base légale. Mais en cette matière, il n’y a pas de base légale », a lancé maitre Maurice Saa Tolno.

De son côté, maitre Salifou Béavogui, avocat d’Aboubacar Soumah, a dit que ses clients sont victimes d’injustice dans cette affaire. «L’injustice est de trop dans cette affaire. Mon client ou mes clients sont victimes d’injustice. On lui en veut à tout bout de chemin, tout simplement parce qu’il est en train de se battre pour une cause juste et noble. C’est tout. Cela n’a pas une autre signification, ni un autre fondement. D’autres personnes tirent la ficelle. Peut être, on veut se servir pour l’atteindre. Mais ça serait peine perdue. Tous les apprentis sorciers, ou tous ceux la qui tirent la ficelle, qui pensent qu’à travers ce dossier ils peuvent l’atteindre, ils perdent leur temps parce que le droit sera dit. Et nous allons continuer à nous battre. Nous allons nous battre ici au tribunal de Dixinn, nous irons devant la Cour d’Appel, nous irons devant la Cour Suprême et nous iront même devant les juridictions internationales s’il y a lieu. Parce que la liberté syndicale est une liberté qui est consacrée par la constitution guinéenne. Les syndicalistes doivent être protégés et respectés dans notre pays. Donc, voilà le remord que j’ai aujourd’hui de voir un syndicaliste de son rang, de son acabit, trainer devant le tribunal sur la base du faux, sur la base d’un montage grossier, sur la base d’un règlement de compte des personnes tapis dans l’ombre qui lui en veulent et qui ne peuvent pas l’atteindre, mais qui veulent passer par cette procédure ».

Propos recueillis par Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

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