Cellou Dalein : « les manifestations se poursuivront demain, après demain… jusqu’à la satisfaction de nos revendications »

Le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a appelé à des manifestations générales contre un 3ème mandat pour le président Alpha Condé à partir de ce lundi, 14 octobre 2019. La manifestation de ce lundi, suivi par les citoyens à Conakry, a enregistré une perte en vie humaine et plusieurs blessés. L’information a été donnée par Cellou Dalein Diallo, président de l’UFDG et Chef de fille de l’opposition, qui faisait un bilan à mi-parcours de cette journée mouvementée. C’était à son domicile à la Minière.

Vous avez appelé à une manifestation contre le projet de nouvelle constitution aussi bien en Guinée qu’à l’étranger. Quel bilan en faites-vous à la mi-journée ?

Cellou Dalein Diallo : d’abord, on peut se réjouir du succès de la manifestation. Les citoyens guinéens ont répondu massivement au mot d’ordre du FNDC. Aujourd’hui vous voyez Conakry, on n’a jamais eu une paralysie aussi générale de la ville comme cette fois-ci lors de nos manifestations. Partout à l’intérieur : à Boké, à Kindia, à Dubréka, à Labé, à Mamou, à N’Zérékoré, à Siguiri, les gens ont manifesté leur opposition à ce projet de 3ème mandat. Malheureusement, comme d’habitude, les forces de l’ordre ont fait usage de leurs armes à feu. Il y a une vingtaine de blessés par balles, un mort et deux dans un état très critique. À Mamou, il y a 18 blessés par balles parce qu’à un moment donné, c’est la gendarmerie et la police qui assuraient le maintien d’ordre. Mais finalement, ils ont sortie l’armée qui tire à balles réelles sur les citoyens. Le bilan à Mamou est de 18 blessés par balles aujourd’hui qui sont à l’hôpital de Mamou. Nous Félicitations les citoyens, nous les encourageons à continuer les manifestations aujourd’hui, demain et après demain jusqu’à ce que nous obtenions la satisfaction de nos revendications légitimes. C’est-à-dire qu’il y ait une position claire, ferme et irrévocable par monsieur Alpha Condé de renoncer au 3ème mandat. Il faut arrêter la mascarade électorale en cours à l’occasion de ces législatives, se mettre d’accord sur un chronogramme consensuel et respectueux des délais légaux et des délais opérationnels de chacune des opérations. Il faut installer avant les conseils de quartiers et les conseils régionaux, terminer complètement avec les élections locales, avant d’aller aux élections législatives. Voilà les principales revendications pour lesquelles on est aujourd’hui mobilisés.

Guinematin.com : on sait que vous êtes confinés quand même dans vos domiciles respectifs, vous et monsieur Sidya Touré de l’UFR. Comment réagissez-vous ?

Cellou Dalein Diallo : c’est une violation de nos droits et de nos libertés. Notre réaction, nous le déplorons et nous le condamnons. Mais avant, nous on est confinés, il y a nos collègues qui sont arrêtés en détention illégale : Abdourahmane Sanoh, Sékou Koundouno, et d’autres. Et hier, toute la nuit, ils étaient en train de procéder à des arrestations des nos partisans qui sont opposés à cette affaire de 3ème mandat. À l’heure actuelle, je ne sais pas combien de prisonniers il y a parmi ceux qui sont opposés à ce projet de 3ème mandat puisque toute la nuit, ils étaient en train d’arrêter les jeunes. Mais malgré cette campagne d’intimidation, malgré ces arrestations et ces détentions illégales, je constate que les guinéens sont debout pour dire NON au 3ème mandat et NON à la mascarade électorale. Le Chef d’Etat major avait fait un communiqué pour essayer de confiner dans les camps les militaires, en tout cas invitant ceux-ci à rester dans les camps. À Mamou, ils ont sorti les militaires du camp et qui aujourd’hui à l’heure qu’il est sont entrain de tirer sur les citoyens guinéens. Je demande aux citoyens de rester mobilisés, de continuer les manifestations aujourd’hui, demain et après demain, jusqu’à la satisfaction de nos revendications légitimes. Nous voulons une démocratie apaisée pour ce peuple, nous voulons qu’il y ait l’égalité des citoyens, nous voulons qu’il y ait l’Etat de droit, nous voulons qu’il y ait est des élections transparentes et que le peuple guinéen puisse choisir ses dirigeants au niveau local, au parlement et au niveau présidentiel. Ce n’est pas quelque chose qui est compliquée, c’est quelque chose qui est consacrée dans notre constitution et dans les lois de la République que monsieur Alpha Condé est en train hélas de dévoyer.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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