Coyah : 5 membres du FNDC relaxés, le vice-maire en prison

La procédure judiciaire engagée contre des manifestants qui s’opposent au projet de 3ème mandat pour Alpha Condé a été entamée avec la comparution des prévenus à Conakry, Mamou, Kindia et Coyah hier mercredi 17 octobre 2019. Si dans les 3 premières villes, les dossiers ont été renvoyés pour la suite des débats, les réquisitions et plaidoiries ou le verdict, cinq des six prévenus de Coyah ont été tout simplement libérés par la justice, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Six personnes, dont le vice-maire, Ousmane Camara, étaient jugées à Coyah hier mercredi en rapport avec les manifestations du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) contre le 3ème mandat pour Alpha Condé. Pendant l’audience, tenue au Tribunal de Première Instance de Coyah, les prévenus ont nié les faits pour lesquels ils étaient jugés.

Les cinq premiers, mis aux arrêts le lundi 14 octobre, étaient jugés pour participation à une manifestation non autorisée sur la voie publique. Pendant les débats, les prévenus ont nié les faits.

Selon nos informations, le procureur, Fallou Doumbouya, a requis la relaxe. C’est donc sans surprise que le tribunal, par la voix du juge, Cheikh Ahmed Tidjane N’Diaye, a relaxé les prévenus pour délit non constitué.

Quant au vice-maire, Ousmane Camara, mis aux arrêts de façon « spectaculaire » le dimanche, veille de la manifestation contre le 3ème mandat, il est poursuivi pour « manœuvres et actes susceptibles de porter une atteinte grave à la sécurité publique ».

Son avocat, maitre Moussa Diallo, dénonce un kidnapping de son client. Selon lui, « mon client a reçu un appel d’un inconnu lui demandant de voler à son secours au commissariat central de Coyah où il serait détenu. Mais, il ne trouve là que le commissaire de police de Coyah qui lui dit que le préfet voulait le rencontrer. Quand ils sont allés chez le préfet, il y a eu un échange amical avant qu’on ne lui dise de rentrer. Il est monté dans le véhicule du commissaire puisqu’ils allaient vers la même direction. Mais en cours de route, le commissaire a remis mon client à une patrouille qui l’a déposé à Conakry où il a passé la nuit du dimanche. Le lendemain, le procureur de Coyah a émis un mandat d’arrêt contre monsieur Ousmane Camara ».

Pendant l’audience d’hier, Ousmane Camara a nié systématiquement les faits pour lesquels il est poursuivi. La demande de sa mise en liberté de son avocat n’a pas prospéré, « même s’il remplit toutes les garanties de représentativité, surtout que c’est un élu local. C’est suite à l’appel du procureur que la mise en liberté n’a pas abouti puisqu’il y avait le mandat d’arrêt contre lui », a précisé maitre Moussa Diallo.

Le tribunal a renvoyé le dossier au mercredi, 23 octobre 2019, pour les plaidoiries et réquisitions. Le vice maire, Ousmane Camara, retourne à la prison civile de Coyah où il va continuer à séjourner.

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

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