Pas de décret convoquant les électeurs : pas de législatives cette année

Me Salifou Kébé, président CENI
Me Salifou Kébé, président CENI

Le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), au terme des consultations avec le Premier ministre, avait annoncé que les élections législatives le 28 décembre 2019. Certains membres de l’institution électorale avaient dénoncé une décision hâtive et unilatérale, assurant que cette date était intenable. La non convocation du corps électoral par un décret présidentiel à 70 jours de la date du scrutin, vient relancer le débat sur la tenue de ces législatives en Guinée.

Selon le code électoral guinéen, le président de la République doit convoquer le corps électoral soixante dix (70) jours avant la date du scrutin. Ce qui revient à dire que ce décret aurait dû être pris hier, vendredi 18 octobre. La non-prise de ce décret laisse comprendre qu’il n’y a pas d’élections cette année.

Aujourd’hui, de nombreux observateurs donnent raison aux commissaires « frondeurs » de la CENI, issus de l’opposition, qui avaient carrément contredit maître Amadou Salifou Kébé quant à la tenue d’un scrutin régulier à la date du 28 décembre prochain.

Une source bien introduite à la CENI, contactée par Guineematin.com ce samedi, 19 octobre 2019, a clairement indiqué que les législatives ne se tiendront pas à cette date. « Le président de la République ne peut prendre de décret convoquant le corps électoral que si la CENI dispose d’un fichier électoral. Vous savez bien que le processus n’a pas évolué. La révision n’a pas commencé, les machines ne sont pas arrivées sur le terrain, il n’y pas eu de dé-doublonnage. Un fichier aussi corrompu que celui qu’on a, n’a pas été épuré. Donc, ceci explique cela. Il ne peut y avoir d’élections régulières à cette date. C’est impossible. Ce n’était qu’un secret de polichinelle », précise notre source.

Enfin, soutient ce confident de Guineematin.com, « pour qu’il y ait des élections irréprochables, tout le processus doit être mené dans les règles de l’art, dans le respect des délais légaux. Si tous ces préalables sont respectés, c’est seulement en fin mars ou début avril 2020 qu’on pourra aller aux élections législatives ».

Alpha Mamadou Diallo pour Guineematin.com

Tél 628 17 99 17

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