Kankan : il meurt en prison peu avant son procès

Maison centrale de Conakry
SAMSUNG CAMERA PICTURES

Mamady Camara, 18 ans, est décédé hier, dimanche 20 octobre 2019, à la maison centrale de Kankan. Selon le procureur de Kankan, le jeune homme est mort par suite de maladie, rapporte le correspondant de Guineematin.com dans la préfecture.

Le défunt est originaire de la préfecture de Beyla. Il a été inculpé pour assassinat et placé sous mandat de dépôt le 1er mars 2019. Le procureur de la République de Kankan, Aly Touré, qui a annoncé la nouvelle, indique qu’il est décédé par suite d’une maladie qu’il trainait depuis son incarcération.

« Les circonstances de ce décès sont très simples : l’accusé, parce qu’il est poursuivi pour des faits criminels, trainait une maladie mais qui ne donnait pas des signes de gravité. Il a été examiné par le médecin de la maison centrale qui lui a administré des soins, mais malheureusement il a rendu l’âme hier.

Suite à son décès, le régisseur de la maison centrale nous a informés, on s’est rendu sur les lieux, on a fait le constat. On a informé le préfet et le maire ainsi que la Croix-Rouge. Les parents même de l’accusé ont été joints, ils nous ont demandé de procéder à l’enterrement parce qu’ils l’ont banni de la famille. C’est ainsi qu’on a procédé à l’enterrement », a-t-il dit.

Le procureur précise que c’est le 29 février 2019 que Mamady Camara a assassiné un conducteur de taxi-moto qu’il avait déplacé dans la sous-préfecture de Kodiaran, relevant de la préfecture de Mandiana. Deux jours plus tard, il a été arrêté par les services de sécurité et conduit à la maison centrale de Kankan. « Il était poursuivi pour avoir donné la mort à Sékou Sagno, un taxi motard. Il l’a déplacé dans la préfecture de Mandiana pour se rendre dans la localité de Kodiaran. C’est en cours de route qu’il a profité de l’isolement entre les deux dans la brousse pour attenter à la vie de Sékou Sagno, jeter son corps et prendre la fuite avec sa moto », soutient Aly Touré.

Mamady Camara est décédé à une semaine de l’ouverture de son procès qui devait avoir lieu à l’occasion des audiences foraines prévues à Mandina. Même si le procureur assure qu’il est mort par suite de maladie, son décès relance le débat sur les conditions de détention à la maison centrale de Kankan.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

Facebook Comments Box