Fodé Oussou prévient : « il n’y aura pas de paix tant que M. Sanoh et Cie sont en prison »

Dr. Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG
Dr. Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG

La condamnation des leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) passe très mal au sein de l’opinion guinéenne. Comme on le sait, le Coordinateur national du FNDC, Abdourahmane Sanoh, a été condamné à un an de prison ferme et ses collègues (Ibrahima Diallo, Sékou Koundouno, Baïlo Barry et Bill de Sam) à six mois de prison ferme.

Annoncée dans la matinée de ce mardi, 22 octobre 2019, par Aboubacar Maféring Camara, président du tribunal de première instance de Dixinn, après avoir requalifié les faits pour la troisième fois, suscite des réactions de surprise et de désapprobation, notamment de la part des membres du FNDC.

Selon Dr. Fodé Oussou Fofana, vice-président de l’UFDG et membre du FNDC, le régime Alpha Condé vient de montrer qu’il méprise même la communauté internationale. Rappelant le dernier communiqué conjoint des ambassadeurs occidentaux et ceux de la CEDEAO et de l’Union africaine, l’opposant estime que le régime guinéen vient de franchir aujourd’hui une autre étape. « C’est un mépris pour la communauté internationale, nos partenaires qui se sont toujours impliqués dans le processus démocratique de notre pays pour qu’il y ait la paix en Guinée ».

Fodé Oussou Fofana estime que cette décision du tribunal de première instance de Dixinn est même une humiliation pour notre pays : « On vient d’humilier la République ! On vient de donner une autre image de la gouvernance de monsieur Alpha Condé ».

Comme réaction suite à cette décision, l’opposant annonce que le Front national pour la défense de la Constitution va « requalifier sa lutte ! Comme le juge a requalifié les faits sans rouvrir le débat, nous allons, nous aussi, requalifier la lutte », dit-il. Et, avec fermeté, le vice-président du principal parti de l’opposition guinéenne prévient qu’il ne saurait y avoir de paix en Guinée sans la libération des combattants pour la défense de la démocratie. « Il n’y aura pas de paix ou de dialogue tant que monsieur Sanoh et ses collègues sont en prison ! C’est hors de question ! Aujoud’hui, ils viennent d’annuler tout : il n’y a plus de paix, il n’y a plus de dialogue, nous allons requalifier, reconsidérer notre position. Ils ont été arrêtés arbitrairement, détenus arbitrairement et condamnés arbitrairement. Le dernier des juges du monde sait que quand on requalifie les faits, on doit rouvrir les débats. Ce que le juge de Dixinn a refusé. C’est une provocation. Et, nous allons nous retrouver pour trouver une réponse à cette provocation », a indiqué l’opposant.

« Je pense que la communauté internationale, s’il y avait encore un doute sur la volonté de monsieur Alpha Condé d’imposer la dictature en Guinée, les membres de la communauté internationale ont aujourd’hui la réponse, puisque eux-mêmes ont demandé la libération de ces gens pour apaiser », dit Fodé Oussou Fofana.

A rappeler que les leaders du FNDC ont été arrêtés dans la matinée du samedi 12 octobre au domicile du premier responsable du Front à cause de leur appel à des manifestations de rue en Guinée et dans les ambassades guinéennes à l’étranger pour exiger au président de la République le respect de la Constitution guinéenne. Interdit de briguer plus de deux mandats, le président Alpha Condé veut changer la constitution (sur laquelle il a prêté serment deux fois, en 2010 et 2015) afin de pouvoir continuer à diriger la Guinée. A l’occasion de sa toute dernière sortie médiatique, le chef de l’Etat a réitéré son intention de rester au pouvoir « tant que Dieu le voudra »…

A suivre !

Facebook Comments Box