Guinée : le Kountigui de la Basse Guinée exige la libération des militaires arrêtés

Dans la journée d’hier, lundi 21 octobre 2019, Elhadj Sékouna Soumah, le Kountigui de la Basse Guinée, a reçu à son domicile de Tanèné Bouramayah, dans la préfecture de Dubréka, le nouveau président de la coordination nationale des Foulbhés et Hali Poular de Guinée et sa suite. L’entretien des deux chefs coutumiers a porté sur la situation sociopolitique de la Guinée, la destruction du pays, notamment dans les zones minières et la mauvaise répartition des richesses du pays. Plusieurs notables locaux et des journalistes, dont un reporter de Guineematin.com, ont pris part à cette rencontre.

Dans son discours, le président de l’Union des sages de la Basse Guinée, Elhadj Sékouna Soumah, s’est réjoui de la visite de son homologue Elhadj Ousmane Fatako Baldé, le président de la Coordination nationale des Foulbhés et Haali Poular.

« Je suis très content de la visite de la coordination nationale des Foulbhés et Hali-Poular avec à sa tête Elhadj Ousmane Fatako Baldé chez moi. Au nom de tous les sages de la Basse Guinée, je dis merci au président Elhadj Ousmane et sa suite. Je le soutiens et le soutiendrai en toute franchise, dans la fraternité et sur la voie de Dieu. Je prie tout le monde d’être sur la voie de Dieu », a introduit le sage de la Basse Côte.

Faisant allusion aux tueries de manifestants par le régime Alpha Condé, le Kountigui a rappelé que le Tout puissant Allah est le Seul juge : « ils n’ont qu’à nous priver de tout, nous tuer tous et faire tout ce qu’ils veulent… Dieu est partout et celui qui juge ».

« Aujourd’hui, la Basse Guinée a une seule préoccupation, le président de la République et son gouvernement ont arrêté nos fils et les ont envoyés où ils ne doivent pas aller, jusqu’à Kouroussa. Ça c’est une violation de la Loi. Sinon, une personne arrêtée, même si c’est un coup d’État qu’elle aurait fait, elle allait être jugée là où elle l’a fait. Mais, l’envoyer plus loin de là où la faute aurait commise, c’est une autre chose. Mais, j’ai informé les sages de Kankan, de Siguiri et de Kouroussa, bref du Manding. Je leur ai demandé de nous aider à ce que nos fils reviennent ici à Conakry où ils doivent être jugés d’ici à lundi prochain. À défaut, tout ce qu’ils vont subir là-bas, c’est Dieu seul qui le sait. Si tu arrêtes quelqu’un à Conakry, tu l’envoies jusqu’à la profondeur du pays où il ne connait pas, ça veut dire que tu veux le tuer et si quelque chose arrive à l’un d’entre eux, nous allons être difficiles à maîtriser. S’ils ont fait quelque chose de mauvais, qu’on les ramène ici et qu’on les juge ; mais, on n’a pas à les envoyer jusque là-bas. Il faut que je le dise aussi à vous qui êtes venus ici aujourd’hui.

Je l’ai aussi dit aux sages du Manding, ils m’ont confirmé qu’ils ont entendu et compris. Je leur ai aussi dit le dimanche et le lundi, en ce qui concerne les militaires arrêtés et conduits loin d’ici de dire au ministre de la Défense, au chef d’Etat-major et au ministre de l’Administration du territoire, de tout faire pour ramener les militaires arrêtés…

Mais, arrêter des gens, les déshabiller, les mettre dans des véhicules, les transporter loin du lieu de leur arrestation, cela pendant 20 heures de temps, ils sont déshabillés, si un seul d’entre eux meurt là-bas… ».

Prenant en témoin les sages du Fouta présents chez lui à témoin, Elhadj Sekouna Soumah a donné un délai de trois jours au président de la République pour le retour à Conakry des militaires arrêtés et conduits à l’intérieur du pays.

« Ce que je vais dire, j’ai informé les sages de la Basse Guinée, les sages de la Haute Guinée, je vous informe vous aussi, les sages du Fouta Djallon qui êtes venus ici. Je vous prends à témoin, nos fils et nos frères qui sont arrêtés, si on ne les sort pas à partir d’aujourd’hui lundi, jusqu’au jeudi 24 octobre 2019, en ce moment, je ne sais pas ce qui va arriver. Ceux qui les ont arrêtés, je les connais, d’autres personnes aussi les connaissent. Je ne suis contre personne. Mais, toute chose est basée sur une loi ou bien un principe », a insisté le Kountigui de la Basse Guinée, Elhadj Sekouna Soumah.

De retour de Tanéné, Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

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