Siguiri : 3 responsables de l’UFDG arrêtés et déférés à Kankan

Trois membres du comité de base de l’UFDG à Kinièbakoura ont été arrêtés dans la soirée du lundi, 21 octobre 2019, par la CMIS de Siguiri. Ils ont été déférés tard la nuit à la maison centrale de Kankan, rapporte le correspondant de Guineematin.com à Siguiri.

C’est Lanciné Keïta, le secrétaire fédéral de l’UFDG à Siguiri, qui a annoncé la nouvelle. Selon lui, Fran Traoré, Madou Sidibé et Amadou Barry, tous membres du comité de base du principal parti d’opposition du pays dans la sous-préfecture de Kinièbakoura, ont été interpellés pour s’être prononcés contre un troisième mandat pour le président Alpha Condé.

« Le vendredi passé, nous sommes allés installer notre comité de base à Kinièbakoura. Après l’installation, nous nous sommes regroupés pour faire une vidéo dans laquelle nous avons exprimé notre opposition au projet de troisième mandat du président. C’est cette vidéo qui a énervé le préfet de Siguiri parce que dans la vidéo, les jeunes de Kinièbakoura disent que Kinièbakoura dit NON au troisième mandat.

C’est ainsi que des agents de la CMIS sont partis hier soir pour arrêter Fran Traoré, au domicile duquel nous avons tenu la réunion et les deux autres. Au crépuscule, je suis parti à la base de la CMIS, le préfet est venu me trouver là-bas, il a demandé aux agents de les embarquer pour Kankan. Après, ils m’ont appelé pour me dire qu’ils ont été déférés à la maison centrale de Kankan », a indiqué le premier responsable de l’UFDG à Siguiri.

Il promet de se battre pour tenter d’obtenir la libération de ses collègues « arrêtés et incarcérés illégalement ». Il faut dire que le pouvoir guinéen s’est radicalisé ces dernières semaines contre les opposants au projet de nouvelle Constitution qui devrait permettre au président Alpha Condé de briguer un troisième mandat. De nombreux acteurs politiques et de la société civile ont été arrêtés dans plusieurs villes du pays pour avoir exprimé leur opposition à ce projet.

Alors que certains attendent d’être fixés sur leur sort, d’autres ont déjà été condamnés à des peines de prison. C’est le cas des leaders du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) jugés à Conakry. Abdourahmane Sanoh, le coordinateur national de ce front opposé à un troisième mandat en Guinée, a écopé d’un an d’emprisonnement et quatre de ses proches collaborateurs ont été condamnés à 6 mois d’emprisonnement chacun.

De Siguiri, Bérété Lancéï Condé pour Guineematin.com

Facebook Comments Box