Construction du stade de Bodié (Dalaba) : le maire soupçonné de détournement

Elhadj Amadou Diouldé Bah, maire de la commune rurale de Bodié
Elhadj Amadou Diouldé Bah, maire de la commune rurale de Bodié

Elhadj Amadou Diouldé Bah, maire de la commune rurale de Bodié, élu sous la bannière de l’UFDG, dans la préfecture de Dalaba, relevant de la Région Administrative de Mamou est accusé de détournement de fonds prélevés sur l’enveloppe financière allouée à la construction du Stade Sory Kandia Kouyaté de sa collectivité rurale, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Il y a presque 72 heures depuis qu’un jeune du nom de Mamoudou Loopewol Baldé a posté ce message sur sa page Facebook : « je suis déçu à plus d’un titre, chers parents, regardez cette démagogie orchestrée par la mairie de Bodié, pour détourner les fonds de fonctionnement de la construction du stade Elhadj Sory Kandia Kouyaté de Bodié. Ils ont décidé de remplacer les barbelés du haut du mur par des briques. Et, pire, ils ont remplacé le mur de la cour qui devrait être faite en ciment, selon le contrat signé, par un mur qui date de plus de 20 ans construit par feu Kissinger…. Bodiéens et bodiéennes, ensemble donnons-nous la main pour dénoncer et empêcher ça, car les fonds ont été donnés », a-t-il écrit.

Contacté dans l’après-midi d’hie, mardi 22 octobre 2019, le maire de la commune rurale de Bodié, Amadou Diouldé Bah a confirmé au téléphone de Guineematin.com que le Dossier d’Appel d’Offre (DAO) prévoit effectivement les barbelés sur le mur de clôture du stade et l’utilisation de briques en ciment pour l’ouvrage.

« Après analyse, nous avons trouvé qu’il n’est pas intelligent de mettre des barbelés sur le mur de clôture d’un stade pour deux raisons : d’abord, ces barbelés peuvent banalement déchirer les ballons, ensuite, en cas d’incident, le public sportif ne pourra pas grimper le mur pour se sauver. Dans ces conditions, on peut vivre un drame » a-t-il justifié son option.

Sur cette question, un observateur averti donne raison au maire de la commune rurale de Bodié dans le fonds.

« On ne met pas de barbelés sur le mur d’un stade. On le fait pour le mur d’un camp militaire, une prison ou une concession privée. Peut-être qu’il n’a pas su s’y prendre dans la forme » a soutenu notre interlocuteur sous le couvert de l’anonymat.

Parlant des briques en terre stabilisée qui daterait de plus de 20 ans, le maire de la commune rurale de Bodié, Amadou Diouldé Bah a précisé qu’il s’agit du mur de la concession privée contiguë au stade.

« Le propriétaire de la concession n’a pas accepté qu’on casse son mur pour le remplacer par un mur fait de briques en ciment. Il s’est montré très agressif quand nous lui avons posé le problème. Nous avons décidé alors de laisser tomber. Mais, les autres parties de la clôture du stade sont faites en ciment » rassure-t-il.

Par ailleurs, il convient de signaler que, selon le Dossier d’Appel d’Offre (DAO), il s’agit d’une clôture de 480 mètres linéaires pour un cout global de réalisation estimé à un peu plus de 650 millions de francs guinées, financés par l’Agence Nationale de Financement des Collectivités (ANAFIC).

Il semble alors que suite au poste de Mamoudou Loopewol Baldé, les jeunes de la localité avaient organisé une manifestation de protestation avec des pancartes contre les autorités communales.

« Ils voulaient même détruire le mur. Le sous-préfet a alerté le préfet de Dalaba qui a immédiatement dépêché à Bodié une équipe d’intervention. Mais, les agents qui sont venus n’ont pas été à la hauteur. Ils se sont mis à négocier. Mamoudou Loopéwol a promis de se rendre à Dalaba de lui-même. Moi, j’ai décidé personnellement de porter plainte contre le jeune Mamoudou. Ma plainte a été remise aux agents qui sont venus pour la Justice de Paix de Dalaba » a-t-il conclu notre conversation.

Sur la moralité de ce maire, je me permets de partager une anecdote que j’ai apprise sur Amadou Diouldé Bah avant même son élection à la tête de la mairie de Bodié.

« Une de ses cousines avait confié 5 millions de francs guinéens à cet enseignant. Cinq (5) ans après, cette dame qui servait en ce moment à l’hôpital de Gueckédou est revenu trouver son argent intact. Aucun billet n’avait été remplacé.»

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 660 901 334

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