Examen périodique universel de la Guinée : « il faut dire la vérité, rien que la vérité »

Le Ministère de l’unité nationale et de la citoyenneté a procédé ce mercredi, 23 octobre 2019, à la présentation du troisième rapport de l’Examen Périodique Universel (EPU) de la République de Guinée. Présidée par le ministre de la justice par intérim, la cérémonie de présentation s’est déroulée en présence de plusieurs membres du gouvernement, de représentants d’institutions nationales et internationales, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

La présentation de ce rapport a été suivie de l’ouverture d’un atelier de deux jours, pendant lequel les participants vont discuter et adopter le document. Et, le ministre de la justice par intérim a mis l’occasion à profit pour expliquer le cadre dans lequel ce rapport est produit.

Mohamed Lamine Fofana, ministre par intérim de la Justice

« En réalité, un tribunal international juge les Etats en matière d’application, de promotion et de protection des droits de l’Homme. Alors, ce tribunal a créé un mécanisme qui est l’évaluation périodique universelle qui exige des États de comparaître tous les 5 ans. Ainsi, la Guinée a comparu en 2010, des recommandations ont été faites. En 2015 également, des recommandations ont été faites, et il faut œuvrer à répondre à ces recommandations. Alors, les réponses vous ont été soumises dans ce rapport qui est aujourd’hui disponible. C’est sur cela que vous allez plancher au cours de la journée pour approuver et adopter avant que ça ne soit déposé je crois dans quelques jours à Genève », a expliqué Mohamed Lamine Fofana.

Le garde des sceaux guinéen a ensuite recommandé aux participants la sincérité dans leur travail. Ce qu’on ne doit pas oublier, c’est que ce que la Guinée produit, on peut pour des raisons d’Etat cacher certaines réalités, mais il faut savoir que de l’autre côté, avant le dépôt de notre rapport, l’organe des conseils a reçu ce qu’on appelle les rapports parallèles. C’est-à-dire ce sont des rapports des ONG qui disent exactement la réalité. Si pour une raison ou pour une autre, l’Etat dans son rapport d’évaluation cache quelque chose, sachez qu’ils ont déjà la réalité.

C’est pourquoi, ceux qui ont l’habitude de présenter, dans présentation, vous verrez des commissaires sourire parce qu’ils savent déjà que ce que vous dites ce n’est pas de la réalité. Donc, il faut que ça soit vraiment sérieux et sincère. Nous venons de loin, on a connu la révolution, on a connu deux régimes militaires et la Guinée est en apprentissage de la démocratie. Donc, on a rien à cacher, on ne doit pas se gêner de dire exactement ce qui se passe. Ce que je recommande aux participants, c’est de rien cacher. De dire la vérité, rien que la vérité », a dit le ministre.

Mamadou Taran Diallo, ministre de l’Unité nationale et de la Citoyenneté

Là-dessus, le ministre de la l’unité nationale et de la citoyenneté s’est montré rassurant. Mamadou Taran Diallo promet que toute la vérité sera mentionnée dans le rapport. « Moi-même ouvrier de la transparence, je pourrai vous dire que nous avons pris toutes dispositions nécessaires pour que dans ce rapport figure tout ce qui s’est passé de 2015 jusqu’en 2020 en matière des droits de l’Homme. Et comme on dit, n’ayant pas de complexe, nous n’avons rien à cacher parce comme on dit souvent, pour pouvoir soigner quelqu’un, il faut que le diagnostic soit fait de façon très claire et qu’on sache les maux », a-t-il dit.

Présent à la rencontre, Patrice Vahard, représentant et chef de bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme, a exprimé la détermination de l’organisation à accompagner la Guinée dans le cadre des droits de l’Homme.

Patrice Vahard, représentant du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme

« Le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme continuera d’accompagner les différents départements ministériels dans la mise en œuvre du PNDES et la réalisation des ODD qui sont le canal par lequel les défis liés aux droits au développement, aux droits économiques, socioculturels, civils et politiques peuvent trouver une réponse durable. La promotion de la bonne gouvernance au service du développement durable, l’amélioration de la sécurité alimentaire et le renforcement de la gestion du capital naturel ainsi que le développement inclusif du capital humain qui sont les piliers du plan cadre des Nations Unies pour l’assistance au développement en Guinée, ont comme principe conducteur l’approche basée sur les droits de l’Homme et pour objectif la réalisation des différents droits qui feront l’objet du prochain examen périodique universel », a laissé entendre le responsable onusien.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tél. : 00224 622919225 / 666919225

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