Conakry : des journalistes de la télé « Evasion Guinée » réclament des arriérées

Des journalistes licenciés du groupe de presse Evasion Guinée trimballent en justice leur patron, Moussa Traoré, à qui ils réclament des arriérées de salaire. Ils étaient tous présents au tribunal de première instance Mafanco le mercredi dernier, 23 octobre 2019. Le juge saisi de cette affaire, ayant constaté l’échec des négociations, a autorisé les journalistes licenciés à citer le groupe Evasion Guinée devant le tribunal du travail en formation contentieuse par voix d’huissier, a appris sur place Guineematin.com a travers un de ses reporters.

Jusque là, cette affaire était à la phase des négociations. Mais, comme les deux parties ne sont pas parvenues à trouver un terrain d’entente, l’affaire entre dans sa phase contentieuse.

Selon maitre Thierno Souleymane Barry, avocat des journalistes, « on est en matière de travail. Donc, il y a deux phases. La première, il y a une obligatoire de conciliation. Cela signifie que le juge saisi va tenter de réconcilier les deux parties pour arriver à une entente. Exemple, nous demandons des arriérées de salaire et l’attestation de travail, comme le veulent les lois de notre pays. Il aurait appartenu à l’autre partie de dire nous payons vos arriérées et nous vous donnons vos attestations de travail. Si on était parvenu à une telle entente, l’affaire pourrait s’arrêter-là », a-t-il expliqué.

Cette démarche n’ayant pas prospéré, le juge a autorisé les journalistes à citer le groupe de médias en justice. « Le juge a constaté l’échec des négociations, il a autorise les requérants à citer le groupe Evasion Guinée au tribunal de travail. Donc, on rentre dans la phase contentieuse. Et là, a une prochaine audience, chacune des parties viendra au niveau du juge qui siège avec les assesseurs pour déterminer qui a raison et qui a tord avant de trancher », a expliqué l’avocat.

En outre, maitre Thierno Souleymane Barry a précisé que dans cette affaire, il y a deux dossiers à savoir : le dossier de la journaliste Mariama Sall et Cie, et le dossier de neuf autres journalistes. Mais à un moment donné, dit-il, on va faire une jonction de la précision. « Certains parmi eux ont travaillé pendant 5 ans et d’autres 11 ans. Et un beau matin, ils ont reçu un licenciement technique. Cela est tout à fait normal. Mais, si on arrive à ce niveau là, il faut au moins payer les arriérées de salaires de ces personnes. Deuxièmement, quand vous licenciez quelqu’un, la loi vous oblige de remettre une attestation de travail à ces personnes », a expliqué l’avocat.

De son coté, l’avocat du groupe Evasion Guinée, maître Salifou Béavogui, a laissé entendre qu’il aurait souhaité que la conciliation entre les parties continue. « En dépit de tout, je souhaite que cette conciliation continue. Parce qu’un mauvais arrangement vaut toujours mieux qu’un bon procès…Donc, si je continue à rester avocat dans ce dossier, je vais m’impliquer fortement pour qu’on puisse trouver une solution négociée dans l’intérêt de toutes les parties », a-t-il lancé.

Pour rappel, c’est dans une note Réf : 101-SP-GEG-2019, en date du mercredi, 10 juillet 2019, que le Président Directeur Général d’Evasion Guinée a mis « en chômage technique » seize (16) journalistes arguant « une période difficile de restructuration ». Les concernés s’étaient dit surpris de cette décision et réclament aujourd’hui le payement de leurs arriérées de salaires.

A suivre !

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

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