Un mort lors la manif du FNDC : témoignages émouvants des proches d’Alsény Sow

Feu Alsény Sow

En marge de la marche du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) contre le 3ème mandat pour Alpha Condé, un accident mortel de la circulation s’est produit hier jeudi. La collision entre deux motards au niveau de Yimbaya, sur l’autoroute Fidel Castro, a coûté la vie à Alsény Sow, un lycéen en classe de 12ème année. L’émotion est grande ce vendredi 25 octobre 2019, dans sa famille au quartier Cosa, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Le jeune Alsény Sow est décédé suite à un accident de la circulation survenu hier jeudi en marge de la manifestation du FNDC. La disparition de ce jeune footballeur de l’académie Pita Forever a créé une vive émotion à Cosa où parents, amis et connaissance se bousculent pour compatir à la douleur de la famille.

Monsieur Ibrahima Sow père de feu Alseny

Selon Monsieur Ibrahima Sow, le père de la victime, son garçon était en compagnie de ses amis jusqu’à la Tannerie pour prendre part à la manifestation du FNDC. C’est dans cette ambiance qu’il a pris la moto d’un de ses amis pour faire un tour, puisque la marche n’avait pas commencé. Malheureusement, il est entré en collision avec un autre motard. « Je suis sorti très tôt pour aller à mon lieu de travail, mais j’ai trouvé qu’il n’y avait pas de travail à cause de la marche. Donc, je suis revenu à la maison. A mon retour, je n’ai pas trouvé mon fils à la maison. Je me suis dit qu’il était à l’école puisque je lui avais dit d’aller à l’école. Mais, on m’a fait savoir qu’il n’y avait pas cours et qu’il était revenu se changer pour aller à la marche. A la Tannerie, il a emprunté la moto de son ami afin d’aller faire un tour au carrefour. Mais à peine qu’il a bougé, il s’est croisé avec un autre motard. Il y a donc eu une collision entre eux. Mon fils qui ne portait pas de casque a eu la tête complètement cassée. Les gens ont même cru qu’il était mort déjà puisqu’il gisait dans du sang qui pouvait contenir un sceau d’eau. C’est alors que les gens sont venus le prendre pour l’envoyer à la l’hôpital de la base militaire. Ceux-ci ont dit que ça dépasse leur compétence et qu’il faut l’envoyer à Donka. C’est ainsi qu’il a été envoyé aux urgences à l’hôpital de Donka », a-t-il expliqué.

Poursuivant, monsieur Ibrahima Sow dit que c’est à 14 heures qu’il a appris la mauvaise nouvelle. Mais, à l’hôpital Donka, monsieur Sow soutient que les médecins lui ont fait payer près d’un million de FG avant de lui annoncer que son fils est décédé. « Quand j’ai été informé de son accident, je suis allé de toute urgence à Donka. Arrivé à l’hôpital, j’ai trouvé que mon fils est hospitalisé, et était sous assistance respiratoire puisqu’il était probablement dans le coma. Quand les médecins m’ont vu, ils ont commencé par me demander de l’argent. Ils disent que je devais payer en tout 900 mille francs guinéens. Et puisque je n’avais pas d’argent sur moi, j’ai emprunté une mototaxi, je suis venu à la maison pour me débrouiller pour avoir l’argent chez notre concessionnaire. A mon retour à l’hôpital, les médecins qui étaient conscients que mon enfant était mourant, ils m’ont mis la pression pour que je leur donne le montant. Je leur ai dit de patienter un peu. Je suis rentré à nouveau pour voir mon enfant, j’ai compris qu’il ne s’en sortirait pas. J’ai demandé à nouveau aux médecins comment il allait, ils m’ont répondu qu’il allait beaucoup mieux et que je dois donner leur argent. Je leur ai donné les 900 mille FG, mais dix minutes après, ils m’ont dit que mon enfant est mort. Je dis alors qu’ils me restituent mon argent puisqu’ils savaient que mon fils était mort. Ils ont refusé. Ils savaient que mon fils était mort, mais ils ne m’ont pas dit de peur que je ne donne les 900 mille ».

Madame Ramatoulaye Sow, mère de feu Alseny

Très affectée, madame Ramatoulaye Sow a dit qu’elle ne retient que de bonnes choses de son fils, Alsény Sow. « Depuis que j’ai conçu Alsény Sow, il ne m’a fait aucun mal, il ne m’a jamais fait pleurer. Son rêve, c’était de devenir un grand footballeur. D’ailleurs, tout le monde l’appelle ici Zidane Sow, puisque c’était son idole. Il alliait le football à l’école ».

Mamadou Alpha Bah, président fondateur de l’académie football club Pita Forever

Le président fondateur de l’académie de football Pita Forever, Mamadou Alpha Bah, a dit toute sa tristesse devant le décès de son protégé. Selon lui, c’est au mois de mars 2019 qu’il a recruté le jeune homme lors d’un tournoi de détection. « Après qu’on l’ait engagé, il a facilement intégré le groupe. Vu le talent qu’il avait à jouer avec les deux pieds, on l’a mis dans les 11 titulaires du groupe. Nos relations, c’était de très bonnes relations parce que je vous dis, c’est un enfant joyeux, toujours souriant, qui n’a pas de problèmes, qui est respectueux. A travers lui, il nous a envoyé beaucoup d’autres enfants après. A le voir dans le terrain, c’est un enfant qui était motivé, il ne jouait pas avec son avenir », a-t-il rappelé.

A noter que le regretté Alsény Sow était originaire de Diaguissa, relevant de la préfecture de Dalaba.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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