Faranah : les jeunes filles réclament l’égalité des sexes et la justice pour tous

La ville de Faranah a célébré en différé la journée internationale de la jeune fille le samedi, 26 octobre 2019. Une journée fêtée le 11 octobre de chaque année à travers le monde. L’événement a organisé sous le thème : « Les filles : une force libre et inépuisable », rapporte le correspondant de Guineematin.com sur place.

C’est dans la cour de la maison des jeunes de Faranah que la cérémonie a été organisée. Elle a connu la présence des autorités régionales, préfectorales et communales ainsi que de nombreuses jeunes filles. En plus des scènes de théâtre et de la prestation artistique, elle a été l’occasion de mettre les jeunes filles dans la peau des autorités.

Saratou Niabaly, étudiante en licence 4 au département Environnement, Eaux et Forêts à l’ISAV de Faranah

Saratou Niabaly, étudiante en licence 4 au département Environnement, Eaux et Forêts à l’ISAV de Faranah, a joué le rôle de gouverneur de la région. « La journée internationale de la jeune fille est une autre opportunité pour nous de décrire la situation dans laquelle nous vivons et de faire un plaidoyer auprès de vous (autorités) pour son amélioration. Malgré les louables efforts fournis par le gouvernement et ses partenaires pour protéger et promouvoir les droits des filles et des femmes, le chemin est encore long pour que toutes les filles de Guinée aient accès aux services sociaux de base adéquats, pour qu’elles soient protégées contre l’exploitation, les mariages d’enfants, les MGF/Excision, les violences basées sur le genre et d’autres pratiques néfastes », a déclaré Saratou Niabaly.

Elle en a profité pour rappeler que « selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2018, 96,4% des filles subissent les MGF/Excision ; 56,34% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans. Aussi, nous constatons une recrudescence des cas de viols sur mineures dans la région. Nous sommes une force vive et inépuisable. Nous ne nous arrêterons pas jusqu’à ce que l’égalité des filles soit vue, entendue et valorisée ».

Les jeunes filles ont mis aussi l’occasion à profit pour faire des plaidoyers à l’endroit des autorités, mais aussi interpeller leurs paires sur leurs responsabilités.

Mariam Diallo, étudiante en licence 2 à l’ISAV de Faranah

« Aujourd’hui, nous réclamons l’égalité, la justice pour les filles victimes de viols, que les lois soient appliquées. Il y a les lois qui sont là pour condamner tout genre de violations basées sur le genre (VBG), donc nous demandons que la loi soit appliquée. Je demande au gouvernement d’appuyer les structures des jeunes filles pour atteindre les objectifs, parce qu’il y a tant de structures qui sont là aujourd’hui pour faire la promotion des jeunes filles, pour lutter contre les VBG mais les moyens leur manquent… Nous demandons au gouvernement d’accompagner les jeunes filles et surtout d’appliquer la loi. Je demande aussi aux jeunes filles d’être responsables parce que les parents disent souvent que les filles ne sont pas responsables, c’est pourquoi on les marie à bas âge. Donc les filles doivent étudier ou apprendre bien le métier que l’on a choisi », a lancé Mariam Diallo, étudiante en licence 2 à l’ISAV de Faranah et présidente de l’antenne régionale de l’association des jeunes filles leaders de Guinée.

Mme Saran Oularé, directrice préfectorale de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance

Tout en rappelant l’importance de cette journée, madame Saran Oularé, directrice préfectorale de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, a fustigé certaines pratiques dont subissent les jeunes filles en Guinée. « La date du 11 octobre est célébrée par toute la communauté internationale depuis 2012 dans la perspective de tracer de nouvelles voies pour pérenniser la défense des droits de la jeune fille. C’est pour atteindre cet idéal que la direction régionale de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance a mis l’occasion à profit pour lancer une invite cordiale à tous les acteurs (autorités politiques et administratives, leaders d’opinion, associations ou ONG œuvrant pour la promotion des droits de la jeune fille dans notre région. Les filles vivant en milieu rural et celles porteuses de handicap en particulier continuent de subir davantage de pires formes de violences y compris les mariages précoces et forcés », a-t-elle regretté.

De Faranah, Bangoura Mamadouba pour Guineematin.com

Tél. : 00224 620 24 15 13 / 660 27 27 07

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