Interdiction de QNET en Guinée : et les nombreuses victimes de cette société de commerce en ligne ?

Le gouvernement guinéen s’est finalement résolu à interdire les activités de QNET sur toute l’étendue du territoire national, en raison d’un millier d’interpellations d’étrangers venus clandestinement en Guinée répondre à une offre d’emploi de cette fameuse société de commerce en ligne, procédé ces derniers temps par les services de sécurité de la République, rapporte un correspondant de Guineematin.com en Moyenne Guinée.

Cette décision conjointement signée par les ministres en charge de l’Administration du Territoire, de la Justice et de l’Economie intervient au moment où plusieurs citoyens guinéens se disant victimes d’escroquerie de la part des « agents QNET » peinaient à se faire entendre dans toutes les régions naturelles de la Guinée par les autorités du pays.

A Labé seulement, ils sont près de 350 victimes à se tordre de douleurs et fondre en sanglot quand elles se rappellent ce qu’elles ont perdu en numéraire et en nature pour avoir connu et traité avec « les leaders » Thierno Malal Diallo, Fatoumata Binta Diallo, Fatoumata Foli Diallo et Alghassimou Diallo, tous agents de cette société de commerce en ligne dans la région.

C’est le cas de madame Ramatoulaye Barry, une pauvre dame illettrée à qui l’antenne QNET Labé a vendu une formation à distance, qui consiste à s’installer derrière ordinateur, se connecter pour suivre des cours académiques dispensés par des universités asiatiques à travers internet. Pour comprendre la cruauté avec laquelle ces « agents QNET » ont toujours opéré en Guinée, imaginez que quelqu’un profite de votre absence pour venir à la maison trouver votre grand-mère qui n’a jamais fait les bancs, n’a jamais connu l’école des blancs et lui tend un papier en lui disant que c’est une formation à distance à suivre sur le net en vue d’avoir facilement d’argent.

Quand l’affaire éclate, parce que la vieille qui rêvait d’avoir facilement une fortune se retrouve ruinée par cette relation « familiale », le présumé escroc se retranche derrière un argument du genre : « elle n’a pas travaillé. A QNET, il faut travailler. Si tu ne travailles pas, tu ne peux rien avoir».

En poussant la curiosité, on se rend compte que « travailler », c’est tromper tes proches comme « ces agents QNET » t’ont trompé.

Que dire alors de la moralité d’un universitaire qui a le courage de vendre une formation à distance à une vieille dame analphabète, illettrée et inculte contre la bagatelle de près de 8 millions de francs guinéens ?

Partout, ces mis en cause protégés encore par des hauts commis de l’Etat, ont saigné les pauvres citoyens avec le même mode opératoire : demander à la victime de donner un peu pour avoir beaucoup, à condition de trouver dans son environnement de vie des proches qui vont, eux-aussi, donner un peu. Ainsi de suite.

Maintenant que la décision du gouvernement guinéen portant interdiction des activités de QNET sur le territoire national est tombée, au moment où plusieurs juridictions de jugement du pays sont saisies contre les prétendus « leaders » pour escroquerie et complicité d’escroquerie, on est en droit de se demander quel est le sort que l’Etat guinéen réserve aux plaignants ? Même si on sait que la responsabilité pénale est individuelle et que les accusés qui se sont enrichis sur le dos des pauvres citoyens sous le regard indifférent des autorités du pays ont, au fil du temps, acquis des biens matériels.

Aux dernières nouvelles, une nouvelle plainte a été déposée, hier, mardi, 29 octobre 2019, contre « leader » Thierno Malal Diallo à la Direction Régionale de la Police de Labé. Mais, il reste pour le moment introuvable par les agents chargés du dossier à Labé.

De Labé, Idrissa Sampiring DIALLO pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 660 901 334

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