Le Gouvernement et ses 11 cadavres : les familles solidaires du FNDC

Comme annoncé précédemment, les autorités guinéennes ont finalement accepté de rendre les corps des 11 jeunes tués dans les manifestations du FNDC des 14, 15 et 16 octobre dernier. Mais, le gouvernement exige aux familles des victimes de venir récupérer individuellement les corps pour les inhumer de façon discrète. Cela, afin d’empêcher la marche funèbre prévue par le FNDC pour accompagner les jeunes à leur dernière demeure. Une imposition que refusent les familles, a appris Guineematin.com à travers un de ses journalistes.

Selon le père de Mamadou Lamarana Bah, jeune tué à Sonfonia, il n’est pas question d’accepter cette exigence des autorités. « Nous, les familles des victimes, on s’est concertés dès le début et on a décidé d’organiser les funérailles de nos enfants ensemble, en commun accord avec le FNDC. Donc, si les autorités disent aujourd’hui que le FNDC ne doit pas se mêler de ça et qu’il faut que chaque famille aille récupérer le corps de son fils pour l’enterrer discrètement, on n’est pas d’accord avec ça et on ne peut pas l’accepter. S’ils refusent qu’on fasse les funérailles ensemble, nous leur dirons alors de garder là-bas les corps. Mais, nous n’accepterons pas du tout d’aller récupérer individuellement les corps pour les enterrer discrètement. Il n’est pas question d’accepter cela », a-t-il indiqué.

Même son de cloche chez le père d’Abdoul Wahid Diallo, l’un des jeunes tués à Wanindara. Lui aussi refuse de récupérer et inhumer discrètement le corps de son fils. « Nous sommes et restons derrière le FNDC. C’est le FNDC qui a appelé aux manifestations pendant lesquelles nos enfants ont été tués et c’est lui qui s’occupe de l’affaire depuis le début. Donc, si on dit aujourd’hui que le FNDC doit se retirer de l’affaire, nous aussi on se retire et on laisse les corps avec eux », a laissé entendre le père de famille.

Pour l’heure, les corps des 11 jeunes se trouvent à l’hôpital sino-guinéen de Conakry, où ils ont été transférés ce matin. Mais à l’allure où vont les choses, les autorités guinéennes risquent de se retrouver devant un dilemme : faut-il inhumer les corps sans leurs familles ou les retourner à la morgue de l’hôpital Ignace Deen pour éviter qu’ils ne pourrissent ? C’est le souci auquel nos gouvernants devraient être confrontés.

Alpha Fafaya Diallo pour Guineematin.com

Tel. 628124362

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