Sidya Touré galvanise la troupe : « les guinéens doivent prendre leur courage en main »

Comme annoncé précédemment, les 11 jeunes Guinéens tués lors des manifestations du 14 octobre et les jours suivants ont été inhumés ce lundi, 04 novembre 2019. Peu avant cette inhumation, Guineematin.com a donné la parole à Sidya Touré, président de l’Union des Fores Républicaines (UFR) et membre du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC). L’ancien Premier ministre a invité les Guinéens à redoubler d’efforts dans le combat contre le projet de 3ème mandat pour Alpha Condé.

D’entrée de jeu, le président de l’UFR a dénoncé la gestion des corps par les autorités, ballotés entre la morgue d’Ignace Dean et l’hôpital Sino-guinéen. « Nous sommes réunis à l’hôpital Sino-guinéen de Kipé pour les corps des jeunes gens qui ont été froidement abattus les 14 et 15 octobre par les forces de l’ordre de Guinée. Ces corps ont été déposés dans un premier temps en dehors de la morgue elle-même. Donc, il y a eu des débuts de décomposition. C’est par le fait qu’il y a eu des cris partout qu’on a du les réintégrer. Mais malheureusement, nous assistons aujourd’hui à l’enterrement des corps qui sont en partie décomposés ».

Ces victimes sont des martyrs tombés sur le champ d’honneur, ajoute-t-il, en luttant contre le 3ème mandat que veut s’octroyer Alpha Condé. « Nous sommes là pour rendre hommage à ces jeunes gens qui sont morts. Il y en a 11 ici, mais en réalité il y a eu 14 morts pendant ces manifestations, à Mamou et Maréla. Donc, nous sommes là pour leur rendre hommage et c’est d’autant plus frustrant que nous venons de sortir de deux manifestations en une semaine : une de l’opposition et l’autre du pouvoir où il n’y a eu aucun mort. Donc ceux-là, ont été froidement abattus, froidement assassinés alors qu’ils étaient en train d’exercer un droit constitutionnel en donnant un avis contraire à l’idée d’un 3ème mandat dans notre pays», a-t-il déploré.

Pour Sidya Touré, il était important d’être là pour partager la douleur des familles éplorées. « Nous sommes là d’abord pour soutenir les familles. Quand vous perdez un enfant, ceux qui ont des enfants et qui ont une famille, savent ce que cela représente. Donc, nous venons soutenir les familles, mais en temps nous venons crier notre colère par le fait que des jeunes gens de 16 ans ont été abattus dans leur cour, nous venons crier notre colère par le fait que les guinéens doivent avoir le droit en 2019 de pouvoir s’exprimer sans être froidement abattus. Des manifestations ont montré que cela peut être possible. Donc, il y avait une volonté délibérée de tuer les gens, de les effrayer, de mettre une chape de plomb sur la Guinée. Ce qui ne se fera pas parce que nous ne l’accepterons pas ».

En outre, le président de l’UFR invite à ne pas reculer devant la volonté de commettre un coup d’Etat constitutionnel dans notre pays. « Le combat doit continuer. Ce qui est en train de se préparer est un coup d’Etat. Nous ne pouvons pas changer la forme républicaine en Guinée, nous ne pouvons pas intervenir pour dire qu’il faut faire un referendum sur la laïcité, nous ne pouvons pas intervenir pour dire qu’il faut faire des réformes sur les deux mandats transcrits dans la constitution. Donc, les Guinéens doivent prendre leur courage en main pour combattre ce régime qui veut nous mettre en place un régime autocratique et surtout dont le résultat est médiocre », a-t-il martelé.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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