La sortie médiatique du ministre Mouctar Diallo sur les Grandes Gueules de la radio Espace FM irrite ses anciens partenaires de l’opposition. A l’occasion de la conférence de presse organisée ce mardi, 12 novembre 2019, les propos de Mouctar, qui dit connaitre des jeunes détenant des armes lors des manifestations meurtrières de l’opposition, ont été dénoncés avec véhémence. Mamadou Ciré Diallo du mouvement Akhadan a porté de graves accusations sur le ministre de la Jeunesse et président des Nouvelles (NFD), dans l’affaire Boubacar Diallo alias Grenade, militant de l’UDFG condamné à 10 ans de prison, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Mamadou Ciré du mouvement Akhadan de l’Axe Hamdallaye-Kagbélen ne décolère pas contre Mouctar Diallo, ministre de la Jeunesse et président des NFD. Après l’annonce de la formulation d’une plainte contre lui pour « non dénonciation de crime », les jeunes de l’Axe portent d’autres accusations sur le ministre. Ils établissent un rapport entre l’arrestation et la condamnation de Boubacar Diallo, alias Grenade, et la nomination de Mouctar au gouvernement, ancien farouche opposant à Alpha Condé.
A la fin de la conférence de presse, Mamadou Ciré Diallo, interrogé sur cette question, n’a pas été tendre avec le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes.
Décryptage !
« Il est arrivé un moment où Grenade était un petit sûr de Mouctar. Ils montaient ensemble, ils descendaient ensemble et ils déjeunaient ensemble. Grenade ne quittait même pas le domicile de Mouctar. Donc, si après que Grenade a été accusé comme celui qui tire sur les manifestants, condamné à 10 ans de prison, Mouctar bénéficie d’un décret présidentiel le nommant ministre, et quelque temps après, le même Mouctar vient dans une radio pour dire qu’il connait des jeunes armés, c’est légitime qu’on fasse des rapprochements. Est-ce que Mouctar aurait balancé Grenade pour être ministre ? Parce que c’est clair quand même, il a utilisé les jeunes de l’Axe pour être ministre. Nous ne sommes pas contre, c’est sa façon de faire la politique.
Ceux qu’il a utilisés, c’est à ceux-ci qu’il doit demander des comptes. Vous n’êtes pas sans savoir qu’il ne représentait rien. C’est lorsqu’il a voulu être tête de liste au niveau du Conseil communal de Ratoma pendant les élections communales, qu’il a eu le soutien de certains de nos amis qui sont des jeunes de l’axe, qui ont dit oui, nous croyons en Mouctar. Il peut être un bon maire. Ceux-ci sont venus parce qu’ils croyaient en lui. Mais, aujourd’hui, tous se sont retournés, tous ont quitté derrière lui, il faut le noter aussi.
Mais, si lui il avait juste fait ça pour aller sillonner les couloirs de la présidence, de faire comprendre au président de la République ou aux proches du président de la République qu’il maîtrise l’Axe et que ça lui a servi à être ministre, on n’a pas de problème pour ça. C’est de la politique.
Mais, aller maintenant jusqu’à vouloir créer des soucis à ces jeunes, c’est des problèmes. Donc, l’indignation c’est au fait quoi, c’est lorsque quelqu’un que vous connaissez bien et qui vous connait aussi, affirme aujourd’hui devant l’opinion nationale et internationale qu’il veut convaincre le monde que c’est nous les manifestants, nous qui sommes en train de manifester, que c’est nous qui sommes en train de nous entre-tuer. C’est là où il y a le hic. Tandis que nous avons des vidéos où nous voyons les forces de défense de sécurité tirer sur les manifestants. Nous avons ces vidéos, chacun de vous les a vues. Ça circule sur les réseaux sociaux. Et, vouloir aujourd’hui dédouaner les forces de défense et de sécurité pour remettre ça sur les jeunes de l’axe, c’est écœurant, c’est choquant. Donc, le ministre Mouctar, on ne pouvait pas attendre ça de lui.
Qu’il cherche vraiment de quoi manger dans les couloirs de la présidence, on s’en tape. Ce n’est pas notre souci. Mais, qu’il nous laisse en paix. Nous voulons vraiment que cela soit pris au sérieux. Et, comme le président l’a fait pour le ministre Kéira, qui est sorti dire qu’il va mettre hors d’état de nuire tous les hors-la-loi, et qu’il y ait eu 16 morts de nos jours, que le président de la République interpelle Mouctar pour qu’il puisse nous donner ne serait-ce que le nom ou nous indexer le nom d’une seule personne qui détient les armes parmi nous les manifestants, nous les jeunes de l’Axe. On est prêt. On veut ça et on veut qu’il nous montre ça. S’il n’arrive pas à le faire, le président n’a qu’à tirer toutes les conclusions ».
Propos recueillis par Mohamed DORE pour Guineematin.com
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