A l’occasion du 60ème anniversaire de la Fédération Guinéenne de Football célébré hier, mardi 12 novembre 2019, le Président de l’instance a prononcé l’amnistie pour trois responsables de l’ancien comité exécutif de la Féguifoot qui étaient accusés de malversations financières pendant leur gestion. Mamadou Antonio Souaré a levé ainsi la suspension des trois intéressés. Il s’agit de l’ancien Président de l’instance dirigeante du football, Saliou Camara « Super V », l’ancien Secrétaire Général, Ibrahima Blasco Barry, et l’ancien Comptable, Aboubacar Morthon Soumah.
Au lendemain de l’annonce de cette décision, elle suscite des réactions au sein de l’opinion. Le célèbre journaliste et historien, Amadou Diouldé Diallo, s’est prononcé sur la question au cours d’un entretien avec un journaliste de Guineematin.com ce mercredi, 12 novembre 2019. Il dénonce « un faux et usage de faux » et estime qu’il ne revenait pas à Antonio Souaré de prendre une telle décision.
« C’est un faux et usage de faux. De par la loi, seul le Président de la République a le pouvoir d’amnistier ou de gracier quelqu’un après jugement. Il ne gracie pas un prévenu, il gracie un condamné. L’amnistie et la grâce sont du ressort exclusif du Président de la République. Seul le Président de la République, par la loi, a ce pouvoir. Donc, c’est un faux et usage de faux qui interpelle le procureur de la République d’entendre Antonio Souaré pour cette attitude inconvenable », soutient-il.
Pour cet ancien collaborateur d’Antonio Souaré, cette décision du Président de la Fédération Guinéenne de Football relève d’une pure supercherie. « Il faut dire que tout ça là, c’est de la supercherie. C’est un montage habituel. Il va au front, et quand il se rend compte qu’il va perdre, il engage des gens avec lui dans le front contre d’autres personnes. Lorsque ces personnes résistent, il se rend compte qu’il n’est pas en mesure de les éteindre, il fait marche-arrière. Il cherche des médiateurs, il tente de se réconcilier avec ceux-là, en sacrifiant les combattants qui étaient avec lui », a dit Amadou Diouldé Diallo.
Ce doyen de la presse sportive estime que c’est Antonio Souaré lui-même qui est derrière l’audit qui a conduit aux accusations de détournement de fonds contre Super V, Blasco et Morthon. Il est convaincu donc que l’actuel Président de la Fédération Guinéenne de Football a pris cette décision d’amnistie uniquement parce qu’il sait que si le procès arrivait à se tenir, il allait le perdre. « Après l’audit, Morthon et Blasco sont conduits en prison et Salifou est sorti du pays, et on émet un mandat d’arrêt international contre lui. Antonio Souaré souhaitait vivement que ce dernier arrive à l’aéroport de Conakry menotté. Malheureusement pour lui, cela n’a pas été le cas. Salifou rentre en Guinée avec toutes les preuves, y compris des preuves vidéos, il se présente à la justice et prêt à la confrontation avec Antonio par rapport aux accusations.
Et, c’est Antonio qui a brillé par son absence et qui après, fait marche-arrière parce qu’il n’avait pas calculé que Salifou pouvait rentrer au pays avec toutes ces preuves possibles pour se défendre. Et, l’accusateur qu’il est, ne s’est pas présenté au procès alors qu’il a causé des dommages importants à ces trois personnes. Il faut dire que cette affaire est encore pendante au niveau de la justice. C’est lui qui se bat pour ne plus qu’il y ait procès. Donc, je signe et persiste que cette décision d’Antonio est un faux et usage de faux. A la place de ces trois accusés, je refoulerais cette décision masquée d’Antonio afin que la vérité soit dite dans cette affaire d’accusations », a laissé entendre Amadou Diouldé Diallo.
Léon Kolié pour Guineematin.com
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