Marché de Taouyah : les petits vendeurs racontent leurs difficultés quotidiennes

La Guinée, à l’instar des autres pays du monde, a célébré hier, mercredi 20 novembre 2019, le 30ème anniversaire de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant. Un moment privilégié pour se rendre compte des nombreuses injustices perpétrées contre les enfants dans le monde. Mais, le constat révèle qu’il reste beaucoup à faire pour que le respect des droits des enfants soit une réalité, notamment à Conakry. C’est le cas au marché de Taouyah, dans la commune de Ratoma où de nombreux enfants sont aujourd’hui réduits à la vente de produits divers, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les marchés de Conakry sont inondés d’enfants qui se livrent à la vente de produits divers. Le plus souvent déscolarisés, ces enfants exercent cette activité sur ordre de leurs parents ou de leurs tuteurs. Nombre d’entre eux vivent des conditions difficiles et se plaignent d’avoir abandonné leurs études. C’est le cas de Mohamed Lamine Youla, âgé de 12 ans, rencontré au marché de Taouyah. « J’habite chez ma tante à Taouyah. Depuis à l’âge de 9 ans, elle m’a exclu de l’école pendant que je faisais la 3ème année, sous prétexte qu’elle n’a plus d’argent pour me scolariser. Donc, c’est en ce moment qu’elle m’a obligé d’aller vendre certaines feuilles ou parfois des sachets d’eau minérale pour elle. Je le fais chaque matin au marché de Taouyah. Je suis orphelin de père et de mère. Je ne sais plus quoi faire. Je vois que mon avenir est déjà hypothéqué parce que je ne vais plus à l’école », a laissé entendre le garçonnet.

Pour ce qui est de son revenu journalier, Mohamed Lamine Youla a fait savoir que ça oscille entre 30 et 40 mille FG. « Concernant la vente de ces sachets d’eau minérale, je vends par jour une somme de 30 à 40.000 FG. Sinon, si ce n’est pas ça, elle me frappe », soutient-il.

C’est la même galère que vit Fatou Bangoura, une fillette âgée de 10 ans, également domiciliée à Taouyah. Elle se plaint de mauvais traitements qu’elle subit à son domicile avec sa tante. « Je vis avec ma tante, la jeune sœur de ma mère. Chaque matin, aux environs de 9 heures, elle met un lot de feuilles sur ma tête et je me dirige vers le marché de Taouyah dans le but de les écouler. Sinon, je suis battue ou parfois, elle me prive de nourriture. Vraiment, nous nous trouvons dans cette situation difficile. Nous demandons de l’aide à toutes les bonnes volontés ».

Selon nos informations, La Convention Internationale des Droits de l’Enfant est un texte de 54 articles, adoptée par les Nations Unies le 20 novembre 1989. Elle affirme qu’un enfant n’est pas seulement un être fragile qu’il faut protéger, mais que c’est une personne qui a le droit d’être éduqué, soigné, protégé, quel que soit l’endroit du monde où il est né. Et aussi qu’il a le droit de s’amuser, d’apprendre et de s’exprimer. Elle a été ratifiée par 191 pays sur 193.

Léon Kolié pour Guineematin.com

Tél. : 661 74 99 64

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