Labé : des acteurs de la société à l’école du contrôle citoyen des actions publiques

Des acteurs de la société civile évoluant dans la zone de la Moyenne Guinée sont en conclave à Labé depuis hier dimanche, 24 novembre 2019, dans le cadre d’un atelier de formation. Les vingt (20) acteurs, membres de la Coalition Nationale des Organisations de la Société Civile (CONASOC), vont être formés dans le cadre de la collecte de données afin de mieux faire le contrôle des projets et programmes à destination des communautés, rapporte l’un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Les acteurs concernés par cette formation viennent des cinq préfectures de Labé (Koubia, Lélouma, Tougué, Gaoual, Mali) et de la zone de Mamou. La cérémonie de lancement des travaux a été présidée par Ouremba Traoré, le chef de cabinet du gouvernorat de Labé.

Ibrahima Diallo, vice-président CONASOC

Ibrahima Diallo, vice-président de la CONASOC, est revenu sur les raisons de l’organisation de cet atelier de formation. « Comme vous le savez, notre pays a obtenu son point d’achèvement dans le cadre de l’allègement de la dette en faveur des Pays Pauvres très Endetté (PPTE). Après l’obtention de ce PPTE en 2012, la France a jugé nécessaire de mettre en place un certain mécanisme qu’on appelle un contrat de désendettement. Donc, c’est dans cette optique que nous organisons cet atelier de collecte, d’analyse à l’endroit des acteurs de la société civile guinéenne de la région qui sont en tant que structures de veille, d’alerte et de proposition. Ce que nous sommes en train de faire, c’est un contrôle citoyen des actions publiques. Les participants seront formés, déployés dans leurs préfectures respectives pour qu’ils puissent faire le suivi des fonds alloués pour la construction des infrastructures scolaires, sanitaires. Une fois de retour dans leur préfectures respectives, ils doivent pouvoir recueillir des informations nécessaires pour nous aider à constituer une base de données solide, fiable dans le cadre de ce projet », a-t-il expliqué.

Faya Moussa Tolno

Pour sa part, Faya Moussa Tolno, le formateur, a énuméré ce qui est prévu pendant ces deux jours. « Ces acteurs de la société civile seront formés sur des thématiques pour pouvoir aller à l’intérieur du pays, pour recueillir des informations relatives aux projets qui ont été financés par le gouvernement et l’ambassade de France, toucher du doigt si réellement ces projets ont été réalisés ou pas, ou si l’objectif des projets n’a désorienté. C’est d’abord le début de la première phase : ils vont être formés. Par après, ils vont aller faire des enquêtes, les remonter au niveau de la CONASOC, et la CONASOC aussi va remonter ces données au niveau des bailleurs de fonds (Agence française de Développement) mais aussi auprès de l’État, pour dire voici le suivi indépendant qui a été réellement fait par la CONASOC, voici les informations que nous avons reçu. Et Comme il ya un comité de pilotage mis en place entre le ministère de l’économie et des finances, l’ambassade de la France et la CONASOC, nous allons travailler sur ces questions d’ici l’année à venir afin de propager les projets dans d’autres localités en terme de développement local », a précisé monsieur Tolno.

Abdoulaye Sow, coordinateur régional de la CONASOC de Labé

Cet atelier de renforcement des capacités est apprécié à sa juste valeur par les participants. C’est le cas d’Abdoulaye Sow, coordinateur régional de la CONASOC de Labé. « Il y a un engouement autour de cette formation. Et nous espérons qu’à l’issue de cette formation nous allons tirer de très bonnes leçons que nous allons élargir par la suite, car la société civile joue le rôle d’interface entre les citoyens et l’État ».

De Labé, Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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