Conakry : la galère des étudiants venus de l’intérieur du pays

Pour beaucoup d’élèves qui obtiennent le baccalauréat à l’intérieur du pays, Conakry est le plus grand rêve. Pour la plupart, ils préfèrent être orientés dans une université de la capitale guinéenne. Mais une fois réalisé, ce rêve se transforme en cauchemar pour certains. Il s’agit d’étudiants issus de familles pauvres et n’ayant pas de parents pouvant les héberger à Conakry. Un reporter de Guineematin.com a rencontré quelques-uns d’entre eux, qui ont raconté leur calvaire.

Emmanuel Guilavogui, L1 au département Economie-Finance à l’université de Sonfonia

Emmanuel Guilavogui, est étudiant en licence 1 au département Economie-Finance à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia. Il a quitté N’zérékoré pour venir faire ses études universitaires à Conakry. Mais là, les choses sont loin d’être aisées pour lui. « Je loge seul, mais j’avoue que ce n’est pas du tout facile, il faut le reconnaître. C’est mon oncle paternel qui a négocié une maison pour moi au quartier Sonfonia. Mais, ce sont mes parents qui sont à N’Zérékoré qui me prennent en charge ici. Ma nourriture, mes frais de transport, toutes mes dépenses, c’est à leur charge. Ce qui n’est pas du tout facile. Parce que je n’ai aucune autre source de revenu », explique le jeune homme.

Sâa Alphonse Koundouno, L1 au département droit à l’université de Sonfonia

Tout comme son prédécesseur, Sâa Alphonse Koundouno, originaire de Guéckédou, découvre aussi une nouvelle vie en venant à Conakry. Cet étudiant en licence 1 au département droit à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, est parfois obligé de parcourir une distance de 2 kilomètres environ à pied pour aller suivre ses cours. « Au début, j’étais avec mon frère à Kountia. Mais vu la distance entre là-bas et l’université et les dépenses que cela implique, j’ai décidé de quitter là-bas pour me rapprocher un peu plus de l’université. C’est ainsi qu’après des démarches qui m’ont pris un mois, une amie m’a aidé à avoir une maison à Kobaya. Maintenant, quand je n’ai pas d’argent pour payer le transport, je marche pour aller à l’université ».

Sita Béatrice Condé, L1 à l’université de Sonfonia

Parmi ce lot d’étudiants, on retrouve aussi des filles. C’est le cas de Sita Béatrice Condé, venue de N’Zérékoré et qui fait licence 1 à l’université de Sonfonia. Elle se plaint de la cherté du loyer et du transport. « Le loyer coûte très cher, je paye 250 000 le mois. Et j’habite très loin de l’université, je suis au Km 36, c’est là-bas que je quitte pour venir à l’université de Sonfonia. Ce sont mes parents qui me prennent en charge, donc je ne vais à l’université que quand j’ai les frais de transport. Sinon je reste à la maison », a-t-elle laissé entendre.

Kolamou Job, L1 au département Economie-Finance de l’université de Sonfonia

Pour ces étudiants, tous les rêves se sont transformés en désillusion. « Quand vous êtes à l’intérieur, on vous nourrit de rêves en disant qu’à l’université tout est facile. Mais quand nous sommes venus, on a trouvé tout le contraire. Donc on se rend compte maintenant que la vie estudiantine n’est pas du tout facile », a dit Kolamou Job, étudiant en licence 1 au département Economie-Finance de l’université de Sonfonia.

Mohamed DORE pour Guineematin.com

Tel: 00224 622 07 93 59

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