Vol de 3000 euros : une femme de ménage risque de la prison ferme

Poursuivie pour le vol de la somme de 3000 euros au préjudice de son employeur, la femme de ménage Kadiatou Camara a répondu aux questions du tribunal de Dixinn le jeudi dernier, 28 novembre 2019. Malgré la négation des faits par la prévenue, le procureur a requis une peine de prison ferme contre elle et la restitution du montant présumé avoir été volé, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dame Kadiatou Camara est jugée pour vol au préjudice de Saad Nasser Fouaz Misbah. Devant la juge Aissatou Khalissa, la prévenue a nié en bloc tous les faits mis à sa charge. « Je ne reconnais pas les faits. Ça fait deux ans que je travaille avec cette famille, mais je n’ai jamais volé. Même à mon retour du marché, je rends toujours la monnaie. Un jour, la femme de mon patron m’a appelé pour dire qu’il y a eu vol dans la chambre de son fils. Je lui ai dit que ce n’est pas moi, puisque j’ai fait des années avec eux sans voler une seule fois. Dès que je suis arrivée à la maison, j’ai constaté un regroupement dans le salon. J’ai été la dernière personne à être appelée pour que je sois entendue dans cette affaire de vol. Entretemps, ils ont fait venir un marabout à la maison. Le marabout m’a interrogée et je lui ai dit que ce n’est pas moi qui ai volé l’argent. Il a répliqué, en disant que c’est moi la voleuse. Il m’a dit qu’il s’appelle Terre-à-terre et que si je ne dis pas la vérité, il va me faire du mal. Il a soufflé quelque chose dans ma main et j’ai eu du vertige. Je ne comprenais rien du tout et c’est dans ça que je me suis retrouvée à la maison centrale après avoir repris connaissance. J’ai demandé à une femme à la maison centrale et elle m’a répondu que je suis en prison comme ça. C’est dans ça j’ai vu ma jumelle à la maison centrale pour me dire que c’est ma patronne qui a porté plainte contre moi », a déclaré Kadiatou Camara.

Des propos balayés d’un revers de main par la juge Aissatou Khalissa qui rappelé le comportement de Kadiatou Camara à l’enquête préliminaire et devant le juge d’instruction. « Tout ce que vous avez dit est faux. Si on arrête quelqu’un, on ne l’amène pas directement à la maison centrale. Dans votre procès-verbal au commissariat, vous avez reconnu avoir volé l’argent. Quand vous êtes arrivés au tribunal ici, vous avez reconnu également avoir pris l’argent. Je suis surprise de vous voir nier les faits à la barre », a lancé la juge.

Dans la même lancée, le procureur Daouda Diomandé va dire de voir la prévenue opter pour une négation systématique des faits. « Quand vous êtes venus ici au tribunal, dans quel bureau avez-vous été entendus ? Est-ce que vous m’aviez vu ?

Dans sa réponse, Kadiatou Camara va persister de n’être au courant de rien dans cette affaire. « Je ne suis jamais venue au tribunal ici et je ne vous reconnais pas. J’ai bien dit que j’avais perdu connaissance et c’est seulement à la maison centrale que je me suis retrouvée. Je n’ai aucune connaissance que je sois passée vous voir au tribunal, je ne suis pas au courant d’être venue ici au tribunal », a-t-elle sèchement répondu, laissant donc le procureur dans un fort étonnement.

Après avoir exprimé toute sa surprise devant Kadiatou Camara qu’il dit avoir interrogé, le procureur va demander au tribunal de la retenir dans les liens de la culpabilité. « Je suis surpris d’entendre qu’elle ne se rappelle pas de moi et qu’elle n’est jamais venue au tribunal. Le ministère public ne se focalise pas sur l’action civile, nous réclamons la répression, parce que le vol n’est pas bon. Les faits reprochés à Kadiatou Camara sont établis. Elle est partie au marché de Madina avec trois billets. Constatant des circonstances atténuantes parce qu’elle a fait quatre mois en prison et que son fiancé a trop souffert de son absence, conformément à l’article 373 du Code Pénal, madame la présidente je vous prie de la condamner à un an d’emprisonnement, avec huit mois assortis de sursis et le payement intégral du montant réclamé par la partie civile », a- t-il requit.

Dans ses plaidoiries, Me Paul Lazard Gbilimou avocat de la partie civile, a rappelé comment le présumé vol s’est produit avant de dire la prétention de son client. « C’est dans la journée du 16 juillet 2019 que Nasser avait mis l’argent, une somme de 3000 Euros dans l’armoire de son fils qui devait voyager. Et exactement, son fils avait bien constaté la présence de l’argent dans son armoire. Comme chaque matin, Kadiatou Camara était passée nettoyer la chambre du fils de Nasser. A l’heure du voyage, le fils n’a plus retrouvé l’argent dans son armoire. On a donc demandé aux vigiles et ont affirmé qu’aucune personne étrangère n’a eu accès à la maison sauf les travailleurs. Devant tout le monde, Kadiatou Camara a reconnu que c’est elle qui a pris l’argent. Elle avait même présenté des excuses. Madame la présidente, je vous prie de la retenir dans les liens de la prévention tout en demandant le payement des 3000 Euro et un montant symbolique comme dommages et intérêts », a-t-il plaidé.

L’affaire a été renvoyée au 05 décembre 2019 pour décision être rendue.

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tél. : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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