Kankan : le dépistage volontaire du Sida n’attire pas du monde

Cette année, aucune activité officielle n’a été organisée à Kankan, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre le VIH/SIDA, commémorée le dimanche, 1er décembre 2019, à travers le monde. L’événement a été reporté à une date ultérieure, a appris Guineematin.com, à travers son correspondant local.

Cette journée est l’occasion de faire le point de la situation de cette épidémie et de la lutte engagée pour stopper sa propagation. Mais à Kankan, le constat n’est pas reluisant. Car le dépistage, facteur fondamental dans la lutte contre cette maladie, est très peu pratiqué dans cette ville qui comprend de nombreuses personnes atteintes du Sida.

« Au niveau du centre de dépistage volontaire, les gens ne viennent pas massivement. Ils ne viennent pas d’eux-mêmes. Tu peux même proposer le test à un patient, difficilement il va l’accepter », explique Dr Sampou Mamy, responsable de la prise en charge des PV/VIH au centre de traitement des épidémies de l’hôpital régional de Kankan. Elle ajoute que « c’est au cours des consultations que nous observons et nous demandons des examens par rapport au VIH/SIDA. Parce que c’est quand les gens sont malades qu’ils viennent à l’hôpital, ils ne viennent pas faire le dépistage à temps. Et le plus souvent, la prise en charge devient compliquée quand tu viens tardivement », a dit cette spécialiste de la question.

C’est pourquoi, elle sollicite une plus grande sensibilisation des citoyens de Kankan pour qu’ils comprennent l’importance du dépistage volontaire du Sida. « C’est à la population d’être consciente que la maladie du VIH/SIDA existe bel et bien et d’accepter de venir vers les structures sanitaires. Les leaders d’opinions, les animateurs communautaires, doivent sensibiliser par rapport au dépistage. C’est eux qui sont directement en contact avec la population. Le dépistage, c’est gratuit, la prise en charge aussi. Il faut venir à l’hôpital, faire son dépistage au lieu de dépenser de grosses sommes d’argent dans les cliniques », a lancé Dr Sampou Mamy.

Avec une population d’un million d’habitants, la ville de Kankan compte plus de 3 000 personnes porteuses du VIH/SIDA, selon les statistiques de 2018. Parmi ces séropositifs, à peine 2000 suivent régulièrement le traitement.

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

Facebook Comments Box