Manifs contre un 3è mandat en Guinée : 18 opposants libérés par un tribunal à Conakry

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Plus d’une vingtaine de personnes, arrêtées lors de la marche du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) du 14 novembre 2019, ont été fixés sur leur sort hier, mardi 3 décembre 2019. Après les plaidoiries et réquisitions des parties au procès, le tribunal de Mafanco a décidé de libérer 18 d’entre eux, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Ces vingt cinq (25) personnes étaient jugées pour entre-autres participation délictueuse à un attroupement, entrave à la libre circulation sur la voir publique, coups et blessures volontaires, destruction de biens publics. Dix huit ont déclarés non coupables alors les autres ont été condamnés par défaut.

Pendant ses réquisitions, le procureur Alsény Bah a sollicité la condamnation de certains prévenus à 6 mois d’emprisonnement ferme et au payement de 500 mille francs guinéens, la libération pure et simple d’autres.

De leur côté, les avocats de la défense ont à tour de rôle cherché à démontrer l’innocence de leurs clients dans cette affaire. C’est ainsi qu’ils vont demander la relaxe en faveur de leurs clients.

Dans sa décision, le juge Amadou Kindy Baldé a déclaré certains prévenus coupables des faits qui leur sont reprochés et par défaut, les a condamnés à 6 mois de prison ferme pour les uns et à 3 ans pour les autres. Par contre, il a déclaré les 18 autres non coupables des faits mis à leur charge pour délit non constitué.

Au sortir de la salle d’audience, avocats et anciens détenus ont exprimé leurs satisfactions par rapport à cette décision de justice.

Maitre Alsény Aissata Diallo : « nous les avocats chargés de défendre les intérêts cde nos clients, les prévenus que vous avez vus ici défiler à la barre, nous sommes animés de joie, de satisfaction, dans la mesure où après avoir synthétisé les faits, le parquet n’a pu administrer aucune preuve imputable à aucun de nos clients. Le tribunal a été vraiment indépendant et équitable. Et, ce tribunal a pris une décision de renvoyer des fins de la poursuite l’ensemble de nos clients. A part ceux qui ont été condamnés, c’est-à-dire ceux qui étaient absents dans la salle d’audience, donc qui n’étaient pas là, tous ceux qui étaient dans la salle et qui sont nos détenus, ont recouvré leur liberté. Nous sommes satisfaits, nous sommes contents, c’est le droit qui a été dit et c’est le droit qui a triomphé », s’est réjoui maître Alsény Aissata, un des avocats de la défense.

Pour sa part, maitre Salifou Béavogui lui a tout remercié l’ensemble des avocats du FNDC avant de se prononcer sur la décision rendue par le tribunal. « Je remercie tous les avocats du FNDC qui abandonnent tout pour défendre les intérêts des innocents. C’est un choix mesuré à sa valeur. Chaque fois que des citoyens sont arrêtés pour avoir exprimé leur opinion, les avocats du FNDC se mobilisent. C’est déjà un succès. Je remercie tous les avocats du FNDC. Et cela va continuer parce que nous nous battons pour les principes de la démocratie, nous nous battons pour la liberté, pour l’Etat de droit, nous nous battons pour la paix et la sécurité dans ce pays ».

Après sa libération, Diaraye Diallo est revenue sur les conditions dans lesquelles elle a été arrêtée et détenue à la maison centrale. « Moi, on m’a arrêtée à camp carrefour à Cosa par les gendarmes et on m’a envoyée à la maison centrale. Aujourd’hui, j’ai recouvré ma liberté, je remercie les avocats, je remercie tout le monde. Le jour qu’on nous a envoyés à la maison centrale, le vendredi, ils ne nous ont pas permis de nous laver. Pour cela, les gardes nous ont d’abord demandé à chacun 300 mille. Là-bas, si on nous envoyait de quoi manger, les agents prenaient tout avec nous, si c’est de l’argent aussi, ils prennent tout. On m’a demandé, si j’ai un téléphone, j’ai dit que mes téléphones ont été pris par les agents de forces de l’ordre dans le pick-up. Quand j’ai pris mon téléphone, je l’ai mis dans mon collant, un des agents a mis sa main dans mon collant et l’a retiré. Donc je ne pouvais rien faire, je l’ai laissé avec », a témoigné la jeune dame, Diaraye Diallo.

Mamadou Bhoye Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel : 00224 622919225 / 666919225

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