Dr Ousmane Kaba à la marche du FNDC : « la Guinée n’acceptera jamais d’être encore colonisée »

Comme annoncé dans nos précédentes dépêches, à l’appel du FNDC (front national pour la défense de la constitution), plusieurs milliers de Guinéens sont descendus ce mardi, 10 décembre 2019, dans les rues de Conakry pour protester contre le projet de nouvelle constitution qui ouvrirait la possibilité d’un troisième mandat pour le président Alpha Condé en Guinée. Et, parmi les manifestants qui ont parcouru les 13 kilomètres qui séparent le rond-point de la Tannerie à l’esplanade du palais du peuple, on pouvait noter la présence du leader du PADES. Dr Ousmane Kaba a d’ailleurs profité de l’occasion pour annoncer que la Guinée n’a pas besoin d’une dictature.

« Est-ce qu’on veut d’une dictature en Guinée ? Est-ce qu’on veut d’une présidence à vie en Guinée ? Est-ce qu’on veut d’un troisième mandat en Guinée ? », demandait-il à la foule qui était massée à l’esplanade du stade du 28 septembre et qui répondait en chœur « Non ! »…

Alors, poursuit le leader du PADES, « disons au monde entier Non ! Non ! Non ! La Guinée ne sera jamais d’accord d’être encore colonisée ».

Devant cette marée humaine, vêtue de rouge, Dr Ousmane Kaba a laissé entendre que la Guinée a trois gros problèmes. « Le premier problème, c’est le non respect des dates constitutionnelles des élections. Le deuxième problème, c’est la non-transparence des élections. D’ailleurs, ce problème a beaucoup de sous-problèmes. A commencer par le recensement, est-ce qu’il est bon ? Non ! Ensuite, il y a le scrutin. Il est émaillé d’incidents et de tricheries. Sans compter la centralisation des votes. Tout ça, c’est de la magouille. Mais, nous avons un troisième problème qui est encore plus grave que tous les autres. C’est celui du changement de la constitution et d’une présidence à vie » », a-t-il indiqué.

Pour Dr Ousmane Kaba, à cause des velléités du président Alpha Condé de rester au pouvoir au-delà de 2020, en tripatouillant la constitution, la Guinée est devenue une blessure pour l’Afrique.

« Ce matin encore, nous étions en train de discuter avec un ancien président africain ; et, j’ai retenu quelque chose. Il a dit que l’Afrique a mal à la Guinée. Ça veut dire qu’aujourd’hui, notre pays constitue une blessure pour le corps de l’Afrique. Pourquoi ? Parce que si la Guinée est déstabilisée, l’onde de choc va embraser toute l’Afrique de l’Ouest. C’est la raison pour laquelle les pays frères ne vont jamais accepter que notre pays soit déstabilisé. Nous aussi, on ne va jamais l’accepter », a-t-il expliqué.

Tout en faisant allusion à la mauvaise gouvernance qui caractérise le pouvoir actuel, le leader du PADES a confié qu’on ne peut pas sortir un pays de la misère quand il y a la dictature, la tricherie.

« Lorsque notre jeunesse a besoin d’éducation, nous construisons des écoles. Quand elle veut se soigner, nous avons le devoir de construire des hôpitaux. Et, quand la jeunesse est au chômage, notre devoir est de prendre le pouvoir politique et changer l’économie de ce pays. Donc, nous nous battons contre le troisième mandat ; mais, ce n’est pas suffisant. Il ne faut pas quitter d’un dictateur à un autre dictateur. Il ne faut pas quitter un voleur pour un autre voleur. Ce que nous voulons, c’est changer la Guinée, pour qu’enfin notre pays puisse avoir des routes, de l’électricité. Nous voulons que notre jeunesse travaille et gagne sa dignité. On ne peut pas sortir un pays de la misère quand il y a la dictature, la tricherie. C’est pourquoi, je demande à tous les Guinéens de s’unir… vive la Guinée ! A bas les nouveaux colonisateurs ! Les colonisateurs africains sont plus graves que les colonisateurs européens. A bas la dictature ! » a-t-il conclu

Mamadou Baïlo Kéita pour Guineematin.com

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