Kindia : après leur procès, les leaders du FNDC retournent en prison

Comme annoncé précédemment, le procès des cinq leaders du FNDC-Kindia, interpellés il y a environ un mois, s’est tenu ce mardi, 10 décembre 2019, devant le tribunal de première instance de la ville. Poursuivis pour attroupement interdit sur la voie publique, les prévenus ont tous plaidé non coupables. Après les débats, ils sont retournés en prison en attendant d’être fixés sur leur sort, rapportent les correspondants de Guineematin.com à Kindia.

Alsény Farinta Camara, le coordinateur régional du FNDC à Kindia, et les quatre autres leaders de l’antenne locale du Front National pour la Défense de la Constitution, ont comparu relaxes devant le tribunal. Tous, ont rejeté les accusations d’attroupement interdit sur la voie publique portées contre eux. Ils ont expliqué avoir été interpellés individuellement alors qu’ils ne manifestaient pas.

Durant tout le long des débats, qui ont duré plusieurs heures, les prévenus et leurs avocats : maître Mohamed Traoré, Me Salifou Béavogui, Me Pépé Antoine Lamah entre autres, ont tenté de prouver qu’ils n’ont commis aucune infraction. Les avocats ont réclamé la relaxe pure et simple de leurs clients pour délit non constitué.

De son côté, le procureur a estimé que les 5 acteurs de la lutte en cours contre un troisième mandat pour le président Alpha Condé sont effectivement coupables des faits qui leur sont reprochés. C’est pourquoi, il a requis 6 mois d’emprisonnement dont 3 assortis de sursis et une amende de 500 000 contre eux.

Malgré l’insistance des avocats de la défense, qui tenaient à que le tribunal rende son verdict aujourd’hui, la juridiction a renvoyé l’affaire au 19 décembre pour décision être rendue. En attendant, les 5 leaders du FNDC-Kindia, arrêtés le 14 novembre 2019, retournent en prison, au grand dam de leurs avocats.

« C’est une façon encore de faire souffrir davantage nos clients. C’est une façon de saper leur moral, de les décourager. Mais nous leur avons demandé de prendre courage parce que ce sont des combattants de la liberté de l’Etat de droit… C’est un sentiment de frustration, de colère, de tristesse parce qu’en réalité, le verdict devait intervenir aujourd’hui. Si on arrête un citoyen en flagrant délit et puis on le juge un mois après, nous ne sommes plus en flagrant délit. Le flagrant délit suppose que tous les éléments sont réunis. Mais très malheureusement, hélas, nos clients retournent en prison », a réagi maître Salifou Béavogui.

De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo et Mohamed Bemba Condé pour Guineematin.com

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