Kindia : la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes lancée

La campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes en Guinée a été lancée hier, lundi 9 décembre 2019, au Centre de Formation Professionnelle (CFP) de Kindia. Une initiative de l’Inspection Régionale de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance avec un financement du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). La cérémonie a connu la présence des autorités régionales, préfectorales et éducatives, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Dans son discours, madame Kaba Aicha Bah, inspectrice régionale de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance de Kindia, est revenus sur les objectifs des ces journées.

Mme Kaba Aïcha Bah, inspectrice régionale de la promotion féminine et de l'enfance de Kindia
Mme Kaba Aïcha Bah, inspectrice régionale de la promotion féminine et de l’enfance de Kindia

« L’objectif des 16 jours d’activisme est de conscientiser les populations sur les conséquences des violences faites aux femmes et les moyens de recours afin de favoriser un changement de comportement et des normes sociales pour accélérer leur éradication. Le gouvernement guinéen et les partenaires au développement ont déployé assez d’effort pour éradiquer ces pratiques dont entre autres : le Code Pénal adopté en 1998, en son article 306 ; la loi L/010 /2000 AN/du 10 juillet 2000 portant santé de la reproduction en République de Guinée ; les dispositions du code de l’enfant de 2008 en ses articles de 405 à 410 ; les arrêtés conjoints de 2010 qui mettent en application de la loi /010/2000/AN / du 10 Juillet 2000. Tous ces résultats prouvent à suffisance de l’engagement du gouvernement et les partenaires au développement pour lutter efficacement contre ces pratiques », a dit madame Kaba.

Toutefois, la directrice régionale de l’action sociale a dit que beaucoup reste à faire dans ce domaine d’autant plus que les Mutilations Génitales Féminines (MGF) sont pratiquées par une majorité écrasante de guinéens. « Malgré ces efforts fournis, notre pays occupe le deuxième rang mondial avec un taux de prévalence des MGF de 96,9% après l’enquête démographique et santé réalisée en 2012 », a-t-elle rappelé.

Selon madame Kaba Aicha Bah, cette campagne régionale d’information de la population pour la lutte contre les violences faites aux femmes/filles « permettra d’épargner les femmes/filles à risque d’excision, de MGF, le viol, à l’adhésion des personnes pour l’abandon de ces pratiques néfastes ».

Elhadj N’Fansoumane Touré, préfet de Kindia

Présent à la rencontre, le préfet de Kindia, Elhadj N’Fansoumane Touré a demandé l’implication des responsables des familles et des communautés pour réussir le combat contre les MGF. « Tout ce que le gouvernement fait, nous sommes dans le même combat. Il s’agit de la femme qui est un facteur important de notre développement, qui bénéficie de la sollicitude de nous autorités. Le combat qui est mené contre les violences faites aux femmes est bon. Et comme vous le savez, que ça soit le problème d’excision, mettre les filles mineures dans les foyers avec des relations conjugales et des viols qui sont faits à l’endroit des filles et des femmes, nous pensons qu’il est question de faire une invite pour que toutes les communautés puissent prendre cette lutte comme la leur afin qu’il y ait une réussite. Mais, il est important aussi que les pères des familles, toutes les responsables, femmes et filles, puissent s’impliquer dans le combat ».

Sâa Victor Millimouno de l’UNFPA

Pour sa part, Sâa Victor Millimouno, représentant de l’UNFPA à cette cérémonie, a fait savoir que son institution va continuer à accompagner la Guinée dans le combat contre les MGF. « La Guinée est l’un des pays où les violences faites aux femmes a un taux très élevé et également les violences perdurent dans nos communautés qui ont plusieurs formes, notamment la maltraitance physique, les violences conjugales, les viols, les cas de mutilation génitale féminine. Et l’UNFPA, ayant un résultat transformateur qui est l’élimination de toutes les formes des violences sexistes et de violences basées sur le genre, nous accompagnons le gouvernement dans ces actions pour l’éradication de ce fléau qui est beaucoup répandu en Guinée ».

Sacko Condé, juge d’instruction et juge d’enfants au TPI de Kindia

De son côté, Sacko Condé, juge d’instruction et juge d’enfants au Tribunal de Première Instance de Kindia, a rappelé que la loi va s’appliquer sur tous ceux qui exercent des violences sur les femmes et filles. «Aujourd’hui, la politique pénale chez nous à Kindia, c’est tolérance zéro. Toute personne qui est arrêtée pour mariage d’enfants, traduit devant le juge pour les MGF, pour les infractions des viols, on applique la loi avec énergie. Le législateur, c’est le premier défenseur de la population. S’il met quelque chose dans le code pour dire que c’est répréhensible, c’est que cette infraction est à l’encontre de la population ».

De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com

Tél : (00224) 628 51 57 96

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