Madame Aïssatou Sow, 23 ans, est incapable de marcher aujourd’hui. Elle a eu une paralysie suite à des violences qui lui ont été infligées par son mari. La jeune femme et sa famille réclament justice, a appris Guineematin.com à travers un de ses correspondants à Kindia.
La victime vivait dans la préfecture de Forécariah avec son mari. C’est là-bas que son époux l’a violemment battue au point de lui provoquer une paralysie. L’acte s’est passé il y a deux ans et jusque-là elle n’arrive pas à marcher. La jeune vit aujourd’hui chez ses parents à Kindia. « C’est pendant une nuit, aux environs de 2 heures du matin, que mon mari s’est levé pour me ligoter et me battre violemment à l’aide d’un fil de courant.
Il m’a aussi menacé de mort en disant qu’il va m’égorger. Ma coépouse qui était dans la seconde chambre n’est pas venue me secourir. Quand j’ai informé mes parents de ce qui s’est passé, ils m’ont envoyé les frais de transport pour que je puisse rentrer à Kindia. Depuis, mon mari n’est pas venu s’enquérir de mes nouvelles », explique Aïssatou.
Selon elle, ce n’est pas la première fois que son mari la battait. Il l’avait déjà fait plusieurs fois sans qu’elle ne saisisse ses parents. Mais pour cette dernière fois, elle n’avait pas le choix que d’appeler sa mère, Madame Mariam Djello Diallo.
« Elle m’a appelée au téléphone pour m’informer que son mari l’a frappée, je lui ai dit de venir pour ne pas qu’elle tombe malade là-bas. Quand elle est venue, elle m’a expliqué que son mari avait l’habitude de la battre mais cette fois-ci c’est pire. En venant ici, elle ne pouvait même pas s’asseoir sur la moto, il a fallu que je déplace un taxi pour qu’elle puisse rentrer. Et quand je l’ai vue, j’ai eu l’impression qu’on a chauffé un couteau pour la blesser avec, il y avait des blessures sur tout son corps. Aujourd’hui, ma fille ne sait pas marcher, elle est paralysée. Nous demandons à ce que la justice soit faite parce que c’est un mariage légal qu’il y avait entre eux », a réclamé la mère de la victime.
Saisie de la situation, l’inspectrice régionale de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance, a instruit Cellou Sigon Diallo, président exécutif du comité local de protection des enfants à la commune urbaine de Kindia, de s’occuper du dossier. Ce dernier promet de faire en sorte que justice soit rendue à la jeune dame.
« Nous nous sommes rendus sur les lieux, nous avons constaté que cette femme est victime de bastonnades. Selon nos constats, les violences dont elle a été victime ont atteint ses nerfs, donc elle est paralysée actuellement. Nous poursuivons le dossier. Nous avons vu nos partenaires et nous nous acheminons vers le tribunal pour qu’elle soit rétablie dans son droit. Nous demanderons une prise en charge totale de la dame. Et si on ne peut pas la traiter en Guinée, on peut même aller à Dakar. Mais, il faut qu’elle soit traitée par son mari parce que c’est mariage légal », a-t-il laissé entendre.
Les violences conjugales sont récurrentes en Guinée. Mais, très peu de cas sont mis au grand jour ou transportés devant la justice. En général, les problèmes sont résolus dans les familles.
De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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