Les opérations d’établissement et de révision des listes électorales, engagées par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) le 21 novembre dernier doivent prendre fin ce lundi, 16 décembre 2019, à 18 heures GMT. Plusieurs manquements ont émaillé le processus, tant en Guinée qu’à l’étranger, allant de présumés enrôlements de mineurs au manque de récépissés ou de formulaires d’enregistrements au retard de payement des maigres primes allouées aux agents sur le terrain.
Une situation dénoncée par de nombreux acteurs impliqués dans le processus, notamment au quartier de Kipé, dans la commune de Ratoma, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les élections législatives sont programmées au 16 février 2020 par la CENI en Guinée. L’Organe de Gestion des Elections déroule son chronogramme malgré de nombreux dysfonctionnements qui entourent certaines opérations.
A quelques heures de la fin de l’opération d’établissement des listes électorales, un de nos reporters a donné la parole à monsieur Yaya Sylla, président de la CAERLE (Commission Administrative d’Etablissement et de Révision des Listes Électorales) de Kipé Centre-Émetteur.
Selon lui, beaucoup de problèmes ont été enregistrés lors du recensement. « Il faut le dire, pendant cet enrôlement, nous avons enregistré beaucoup de difficultés majeures. Par exemple, nous n’avons pas pu travailler dès les premiers jours de ce recensement. C’est après une semaine que nous avons pu commencer les travaux parce que nous étions confrontés aux problèmes liés aux documents administratifs et techniques à la fois. Et, nos primes étaient retardées par la CENI à travers ses démembrements qui nous gèrent. Mais, vu le temps, il y avait certaines personnes de bonne volonté qui nous venaient au secours, tel que par exemple, M. Camara, chez qui nous sommes actuellement. Quand, il se réveille, il nous donne parfois 25 à 30.000 GNF pour qu’on aille photocopier la fiche d’enregistrement et je le félicite pour ça. C’est ce qui nous a motivés d’accomplir notre tâche », a expliqué monsieur Sylla.
Un état de fait qui n’a pas été du goût du président de la CAERLE de Kipé Centre-Émetteur. « Cela est extrêmement grave pour une CENI qui veut un bon déroulement des élections législatives. Vous-mêmes, vous constatez que ma zone est toujours pleine du matin au soir. Nous travaillons sans cesse et sans repos. Malheureusement que nous sommes très mal entretenus par la CENI », a-t-il dénoncé.
Toutefois, Yaya Sylla affirme avoir effectué le travail pour servir la nation surtout que la CENI a montré ses limites. « Mais moi, je me dis malgré tout, je rends service à ma communauté. Je ne m’attends à rien de la CENI. Pour aller plus loin, je m’en vais vous dire qu’on ne recevait pas nos primes à temps. Ils nous les remettaient au compte-gouttes, malgré le travail battu par les CAERLE, et puis, pour une somme misérable de 200.000 GNF. Vraiment, il faut le dire haut et fort, le bilan de ces opérations d’enrôlement reste et demeure globalement négatif », a martelé monsieur Sylla
Léon Kolié pour Guineematin.com
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