Mamou : les 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre lancés en différé à Dounet

L’inspection régionale de l’Action Sociale de Mamou a lancé en différé les activités initiées dans le cadre des seize (16) jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles. La cérémonie s’est déroulée dans la sous préfecture de Dounet, située à 35 kilomètres de la commune urbaine de Mamou, dans la journée du samedi, 15 décembre 2019. Elle était placée sous le thème « tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles », rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Karamoko Camara, inspecteur régional par intérim de l’Action Sociale de Mamou

La rencontre de Dounet a pour objectif de lutter contre le viol qui est récurrent dans la région administrative de Mamou. C’est ce qu’a laissé entendre Karamoko Camara, inspecteur régional par intérim de l’Action Sociale de Mamou. « L’objectif visé dans cette activité est de sensibiliser les citoyens de Dounet contre les violences basées sur le genre, plus singulièrement le viol, le mariage d’enfant et diminuer le taux de viols. Dans la région administrative de Mamou, nous avons enregistré plus 158 cas de viols pour cette année. Nous menons des activités comme des causeries débats dans les radios dans le cadre de l’éradication de ce phénomène. C’est pourquoi, nous invitons tous et chacun de jouer sa partition pour qu’ensemble on enterre le viol dans notre région. Nos enfants sont violées par des gens qui n’ont ni loi ni foi. Il faut donc la participation de tout le monde pour sauver nos enfants », a lancé monsieur Camara.

Mamadouba Alkhaly Bangoura, représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population à Mamou

Mamadouba Alkhaly Bangoura, représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) à Mamou, chargé de suivi et évaluation, a invité les citoyens de sortir du silence pour dénoncer les violeurs. « Notre combat, c’est de lutter contre le viol sur toute la ligne d’ici 2030. Ce phénomène concerne tout le monde. On ne doit plus garder le viol dans les maisons, puisqu’il des conséquences néfastes. La fille violée et le violeur ont tous des inconvénients. Le violeur peut continuer à contaminer les autres filles et la fille violée peut être contaminée aussi par ce violeur. Nous demandons à tous les citoyens de dénoncer, de briser le silence pour sauver nos enfants », a-t-il conseillé.

Mariama Penda Baldé, directrice préfectorale de l’Action Sociale

Pour sa part, Mariama Penda Baldé, directrice préfectorale de l’Action Sociale a mis en garde ceux qui gèrent les cas de viol à l’amiable. « Je demande aux populations, surtout aux femmes, d’éduquer leurs filles. Également, je demande aux populations d’éviter de régler les problèmes de viol entre familles. C’est injuste. Nous leur demandons de nous saisir. Nous, nous allons prendre toutes les dispositions idoines pour appliquer les principes sur les violeurs et prendre encore en charge la fille violée. Si tous les violeurs étaient punis par la loi, nos filles seront épargnées. Mais, à chaque fois qu’on enregistre un cas de viol, les parents préférèrent régler entre eux. C’est anormal. Tout violeur appréhendé prochainement ira se présenter devant la loi », a martelé Mariama Penda Diallo.

Alsény Barry, chargé de la gouvernance de la région de Mamou

Quant à Alsény Barry, chargé de la gouvernance de la région de Mamou, a tout d’abord remercié les organisateurs avant de demander d’appliquer la loi rigoureusement contre les violeurs. « Ce phénomène est très dangereux dans un pays à 90% musulmans. Acceptons tous de mettre en pratique les lois du pays pour punir les violeurs, car une femme violée ou une fille violée, surtout les filles de 4 ou 5 ans, qu’est-ce qu’on peut trouver de plaisir avec ces enfants ? Pour moi 5 ans est petit comme punition. Ailleurs, ils vont jusqu’à 30 ans comme punition. Nous demandons à toutes les couches sociales d’accompagner l’action sociale pour éradiquer ce phénomène qui est devenu aujourd’hui monnaie courante dans le pays ».

Cette rencontre de Dounet a mobilisé tous les districts, les autorités locales, les élèves, les religieux et les services de défense et de sécurité.

Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tel: 625698919/657343939

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