Caution pour les législatives : ce qu’en dit Aliou Bah du MoDel

Aliou BAH , président de l'organe provisoire du MoDeL

Les réactions se multiplient suite au communiqué de la CENI, annonçant les montants du cautionnement pour les élections législatives du 16 février 2020. Des cautions fixées à 50 millions de francs pour le scrutin uninominal et 200 millions de francs pour celui des listes nationales. Interrogé par un journaliste de Guineematin.com sur la question, Aliou Bah, le président de l’organe provisoire de direction du MoDel, n’a pas du tout apprécié cette décision de la Commission Électorale Nationale Indépendante.

Décryptage !

D’abord, il faut noter que notre position sur l’ensemble de ce processus est claire : pour nous, ce processus mérite d’être purement et simplement disqualifié dans la mesure où aucune étape sur ce processus électoral ne respecte les lois de la République et l’esprit d’une élection apaisée. C’est évident que les détails peut-être peuvent êtres importants à considérer, mais à ce stade, la particularité de cette caution, c’est sûr qu’on en a fait un problème. C’est beaucoup plus une histoire d’argent qu’une histoire d’intégrité et aussi de crédibilité des partis qui doivent participer aux compétitions électorales.

Nous savons le train de vie de nos compatriotes, nous savons comment est-ce que les partis politiques sont financés en Guinée. Il n’y a pas de base de mobilisation de ressources qui peut certifier que les partis sont démocratiques en leur sein. C’est plutôt une certaine oligarchie qui se constitue à la tête des partis et qui mobilise des ressources dans des conditions non transparentes. Donc, ceci étant, si l’objectif c’est de disqualifier tous ceux qui ont des idées et des projets qui ne sont pas financièrement assis, je pense que ça dessert notre démocratie. Il faut qu’on sache finalement ce qu’on veut en Guinée.

Est-ce qu’on veut que les Guinéens porteurs de valeurs qui sont vertueux et qui ont des initiatives et qui ont des ambitions pour notre pays ; à travers leur engagement politique qui veulent porter ces initiatives, est-ce qu’on veut que ces gens puissent être élus et qu’on puisse faire avancer la Guinée ou bien on veut que la Guinée reste dans les mains d’un petit groupe de guinéens riches, qui par le fait simplement d’être riches peuvent s’engager en politique et bien entendu imposer leur dictature alors que ceux-là ne peuvent pas faire avancer la Guinée ? Je crois que fondamentalement, au-delà même de cette considération sur la CENI, nous sommes en train d’aller dans le sens contraire des principes et des valeurs démocratiques.

Propos recueillis par Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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