Nouvelle constitution : Kaly Bah de l’UFC salue la démarche d’Alpha Condé

Kaly Bah, premier vice-président du parti UFC
Kaly Bah, premier vice-président du parti UFC

Les réactions continuent de se faire suite à la publication de l’avant-projet de nouvelle constitution, que le président Alpha Condé compte soumettre à un référendum. Sans surprise, l’Union des Forces du Changement (UFR), approuve cette décision du président Alpha Condé. C’est Kaly Bah, vice-président de la formation parti dirigée par l’actuel ministre des Transports et porte-parole du gouvernement, Aboubacar Sylla, qui l’a fait savoir. C’était à l’occasion d’un entretien avec un journaliste de Guineematin.com, dont nous vous proposons ci-dessous le décryptage.

Guineematin.com : le président de la République a rendu public l’avant-projet de nouvelle constitution qui devrait être soumis à l’approbation du peuple par voie référendaire. Le sujet a accentué le débat en cours depuis plusieurs mois dans le pays autour d’un éventuel troisième mandat pour le chef de l’Etat guinéen. Quelle est votre position sur la question ?

Kaly Bah : comme vous le savez, nous sommes légalistes et démocrates. Le président de la République est habilité à proposer une nouvelle constitution par voie référendaire après consultation des autres institutions supérieures. Comme vous le savez, nous l’avions dit ici, à l’UFC, que nous sommes favorables à la proposition d’une nouvelle constitution qui prendrait en compte toutes les préoccupations de la population guinéenne. Parce que lorsque vous prenez la constitution du 7 mai 2010, ne serait-ce que la dernière page, elle est signée par le président par intérim, Sékouba Konaté.

C’est écrit : président par intérim, président de la transition, général Sékouba Konaté. Est-ce que nous allons toujours prendre cette constitution et l’exhiber à la face du monde ? Est-ce que c’est une constitution légitime, approuvée par tout le peuple de Guinée ? Je dis non. Sans compter les imperfections notées dans cette constitution de 2010. Donc une nouvelle constitution est bienvenue. Nous l’avons dit, nous l’avons rappelé, que nous accompagnons la proposition d’une nouvelle constitution qui sera soumise par voie référendaire à l’approbation de tout le peuple de Guinée.

Guineematin.com : vous parlez d’une nouvelle constitution qui prend en compte les aspirations du peuple de Guinée, mais pour beaucoup, cette constitution ne vise qu’à octroyer un troisième mandat au président Alpha Condé.

Kaly Bah : ça, c’est un autre débat. Le président de la République n’a pas parlé de 3ème mandat. D’ailleurs, c’est une première monture. Chacun donnera son point de vue. Tout le peuple de Guinée, toutes les composantes seront consultés, chacun apportera sa contribution. C’est de ça, qu’il s’agit. D’ailleurs lorsque vous vous rappelez, le président de la République avait mandaté le Premier ministre de rencontrer toutes les couches sociales, toute la nation, pour que chacun se prononce. C’est à l’issue de cela que le président a pris cette décision. Il y avait d’autres qui étaient pour la proposition de la constitution, il y avait aussi une certaine frange de la population qui était contre. Et lorsque c’est comme ça dans une démocratie, il faut soumettre par voie référendaire ou par voie de vote pour que chaque partie se détermine sur le Oui ou le Non. Si le Oui l’emporte, on adopte une nouvelle constitution, si le Non l’emporte on rejette. C’est ça, la démocratie.

Guineematin.com : l’actualité nationale est marquée aussi par le processus d’organisation des élections législatives prévues le 16 février 2020. La CENI a annoncé avant-hier, les montants de cautionnement pour la participation à ces élections : 50 millions de francs pour le scrutin uninominal et 200 millions de francs pour celui des listes nationales. Quelle appréciation l’UFC fait de cette décision de la commission électorale ?

Kaly Bah : pour cette caution, nous estimons qu’on devrait consulter les partis politiques, organiser des échanges comme on l’avait fait lors des élections communales. Mais fixer de cette sorte, je ne crois pas que cela puisse être agréé par tout le monde. A mon avis personnel, le montant est très élevé. Parce que vous souviendrez que nous sommes une jeune démocratie. Si vous faites une comparaison, vous verrez que les cautions qui sont fixées ne sont pas proportionnelles à l’avoir du guinéen. C’est-à-dire, il faudrait évaluer, voire faire une analyse approfondie de la situation socio-économique du pays, pour fixer une caution par rapport au niveau de vie de la population. Donc, je pense que ces cautions sont élevées. Mais de toutes les façons, puisque c’est la CENI qui est habilitée à organiser les élections, nous nous en accommodons, et puis nous allons présenter des candidats à ces élections.

Guineematin.com : l’opposition dénonce la façon dont ce processus est géré par la CENI. C’est pourquoi d’ailleurs, elle s’est retirée du dialogue politique inter-guinéen qui avait repris récemment et ses représentants à la CENI se sont retirés du processus électoral. Comment percevez-vous cette crise politique en cours ?

Kaly Bah : je respecte leur position. Vous savez, en démocratie, chacun à une position. Et il faut respecter la position des uns et des autres. Mais, je pense que lorsqu’on prône un dialogue, il faut y participer. Comme je le rappelle souvent, les guerres les plus violentes se sont achevées autour d’une table de négociation. Pour éviter tout conflit, il faut aller d’abord au dialogue, il faut donner son point de vue, recueillir les points de vue de l’autre, placer ses arguments. C’est ça la démocratie en quelque sorte, il ne faut jamais fuir le dialogue. Parce que la paix n’a pas de prix comme on le dit. Nous ne souhaitons jamais qu’il y ait la violence en Guinée. Donc de ce point de vue, j’en appelle à la conscience des uns et des autres, au sens de responsabilité pour qu’ils reviennent au dialogue. Il faut dialoguer, il faut échanger, parce qu’on va terminer toujours par ça.

Guineematin.com : avez-vous un dernier mot avant la fin de cet entretien ?

Kaly Bah : je voudrais demander aux militants de l’Union des Forces du Changement de s’apprêter. Nous allons participer aux élections législatives. Il faut que tous les militants et sympathisants de l’UFC sachent que c’est une élection et que nous avons formé un parti politique pour aller aux élections pour mesurer notre poids électorale. Donc de ce point de vue, je demande à tous les militants du parti de se préparer pour ces élections parce que nous sommes sûrs et certains que l’UFC aura au minimum les dix (10) députés à l’Assemblée nationale.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/654 416 922

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