Kalil Diallo contre la nouvelle constitution : « elle ouvre la voie à une présidence à vie »

Ibrahima Kalil Diallo, président du collectif de soutien aux actions du président AC
Ibrahima Kalil Diallo, président du Collectif des Jeunes Démocrates de Guinée

Ibrahima Kalil Diallo, président du collectif de soutien aux actions du président ACLa vague de réactions de poursuit à Conakry, suite à la publication de l’avant-projet de nouvelle constitution. Le président Alpha Condé, qui a rendu public le texte à l’occasion d’une adresse à la nation, souhaite qu’il soit largement vulgarisé avant son adoption par voie référendaire. Mais, de nombreux acteurs politiques et de la société civile du pays sont opposés à cette démarche. C’est le cas d’Ibrahima Kalil Diallo, le président du Collectif des Jeunes Démocrates de Guinée, qui a accordé un entretien à un journaliste de Guineematin.com sur la question. Il dénonce une tentative du chef de l’Etat guinéen de s’octroyer un troisième mandat.

« Je crois que c’est un autre défi que le président a lancé au peuple de Guinée. Dans ce discours, il a voulu dire au peuple de Guinée, qu’il s’en fout qu’on tue ses enfants, qu’il s’en fout qu’on blesse ses enfants, il s’en fout que l’économie guinéenne soit à terre. Tout ce qui l’intéresse, c’est d’élaborer cette nouvelle constitution qu’il a tant voulue. Nous nous opposons fermement à cette décision.

Puisque c’est une décision qui pourrait dangereusement compromettre l’avenir de ce pays. Une nouvelle constitution adoptée, ça ouvrirait sans doute la voie à la présidence à vie. Puisque c’est vrai, dans la nouvelle constitution qu’il a proposée, on ne parle pas de 3ème mandat. Donc, cela veut dire que si on a cette nouvelle constitution, il n’y aura plus de 3ème mandat. Mais, il y aura un premier mandat, ensuite un deuxième mandat et finalement c’est la présidence à vie », soutient notre interlocuteur.

Pour Kalil Diallo, au regard de la déception du peuple face aux promesses jamais réalisées, Alpha Condé devrait plutôt chercher à partir dignement. « Avec tout le temps que ce pouvoir a eu, il a été incapable d’être à la hauteur des attentes du peuple. On ne peut pas comprendre donc qu’aujourd’hui, on nous parle de nouvelle constitution. Je crois que ce n’est pas à la fin de son mandat qu’il va le faire. La constitution est proposée, maintenant il n’a qu’à nous laisser ce texte-là. Quand il va quitter, les autres qui vont venir, ils vont nous soumettre cette constitution. Si le peuple le veut, il va l’adopter. Mais pour le moment, je crois que ça ne devrait même pas être sa préoccupation.

Ce qui devrait préoccuper le président, c’est comment sortir par la grande porte. Parce que s’il se hasarde à aller dans ce sens, je crois qu’il finira par le regretter, et lui et tous ceux qui sont derrière lui aujourd’hui. Parce qu’il faut comprendre aujourd’hui qu’il n’a le soutien de personne. Il n’a ni la communauté internationale, ni la population guinéenne. La majorité de la population guinéenne est aujourd’hui opposée à cette démarche. Donc, il n’a que ce petit groupe, ce petit clan aujourd’hui qui est en train de s’accaparer, de partager les ressources de ce pays. Ce n’est que ce groupe-là qui le soutient aujourd’hui », a-t-il dit.

Le président du Collectif des Jeunes Démocrates de Guinée demande aux Guinéens de se donner la main et se mobiliser derrière le Front National de Défense de la Constitution (FNDC) pour barrer la route au 3ème mandat ambitionné par le président Alpha Condé. « Nous nous opposons fermement à une telle démarche et nous demandons au peuple de Guinée d’être très attentif, surtout aux jeunes. Puisqu’aujourd’hui, c’est l’avenir de la jeunesse qui est en train d’être compromis dangereusement. Aujourd’hui, il y a des milliers et des milliers de jeunes guinéens qui sont sortis des universités et d’autres qui n’ont pas été à l’école et qui n’ont pas de travail.

Parce que le pouvoir n’a pas su créer les conditions pour l’employabilité de la jeunesse. C’est pourquoi, le peuple dans sa grande majorité est opposé à cette démarche. Je crois que les acteurs nationaux ne vont pas se laisser faire. C’est en cela d’ailleurs que je demande au FNDC et à tous les acteurs de la République de resserrer les rangs et de continuer à mener ce combat commun qui est un combat de l’avenir », a lancé Ibrahima Kalil Diallo.

Saidou Hady Diallo pour Guineematin.com
Tel: 620 589 527

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