Guinée : l’opposition veut empêcher la tenue des élections législatives

Des élections législatives le 16 février 2020, il n’en est pas question selon l’opposition guinéenne. Les adversaires du pouvoir annoncent qu’ils ne vont pas participer à des élections dans les conditions actuelles et qu’ils vont même empêcher la tenue du scrutin. Ils l’ont dit au sortir d’une plénière qui s’est tenue ce lundi, 23 décembre 2019, a constaté Guineematin.com, à travers un de ses reporters.

Tenue au quartier général de l’UFDG, à Hamdallaye CBG, cette rencontre a réuni tous les leaders de l’opposition guinéenne. Après un huis clos qui a duré environ 3 heures, les adversaires du pouvoir d’Alpha Condé ont laissé le soin à Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition guinéenne, de faire le compte-rendu de leur réunion devant la presse. Selon lui, l’opposition « a commencé par prendre acte de l’annonce de monsieur Alpha Condé de changer notre constitution. Elle a examiné l’état des préparations des élections législatives. Elle s’est rendue compte après les échanges, qu’on est train plutôt de préparer une mascarade électorale.

D’abord, au niveau de la révision du fichier, vous avez tous suivi qu’il y a eu un enrôlement massif de mineurs et il y a eu des obstructions sévères contre l’enrôlement des citoyens guinéens qui avaient le droit de se faire enrôler. Il est évident que ce fichier ne reflètera pas l’état du corps électoral guinéen : des gens qui n’en ont pas le droit ont été massivement enrôlés, les gens qui en ont le droit n’ont pas été autorisés à se faire enrôler sur le fichier. Et, nous avons décidé que nous ne pouvons pas participer et nous ne pouvons pas accepter qu’une élection basée sur ce fichier soit organisée, parce qu’elle ne reflètera pas la volonté de notre peuple qui, au regard de nos lois, a le droit choisir ses députés ».

Le président de l’UFDG s’empresse de préciser qu’il ne s’agit pas d’un boycott des élections législatives. Il s’agit plutôt d’empêcher la tenue du scrutin jusqu’à ce qu’un certain nombre de conditions soient réunies. « Il ne s’agit pas de boycotter, nous allons empêcher que ces élections aient lieu jusqu’à ce que les conditions d’un scrutin équitable, juste, soient réunies. Parmi ces conditions, il y en a plusieurs mais spécifiquement il y a le fichier :

Il faut qu’il y ait un fichier qui reflète fidèlement l’état du corps électoral et que les Guinéens qui ont le droit de choisir leurs députés soient inscrits et ceux qui n’ont pas le droit soient extirpés du fichier. Deuxièmement, il faut que les élections locales soient achevées. Troisièmement, il faut qu’il y ait un président de la CENI compétent, neutre et impartial, capable de diriger cette importante institution », a dit Cellou Dalein Diallo.

La dernière condition que l’opposition pose pour aller aux élections législatives, c’est le renoncement au projet de nouvelle constitution du président Alpha Condé, qui lui permettrait de briguer un troisième mandat en 2020.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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