Attaque à main armée à Kankan : le procureur demande la prison à vie contre un militaire

L’assassinat du sergent chef Daniel Kö, gardien d’une station d’essence, par des hommes armés, avait suscité un grand émoi en février 2019 dans la commune urbaine. Des enquêtes rondement menées avaient conduit à l’arrestation de trois autres militaires, soupçonnés d’en être les auteurs. Leur procès s’est ouvert ce mardi, 24 décembre 2019, devant le tribunal militaire siégeant au tribunal de première instance de Kankan, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Les adjudants-chefs Mamady Keïta, Ibrahima Kallé et Mamadou Malal Diallo, sont les trois accusés dans ce dossier criminel. Ils sont jugés devant le tribunal criminel militaire pour association de malfaiteurs, assassinat et vol aggravé. Des faits prévenus et punis par les articles 208, 373, 374, 784, et 785 du code pénal.

Si le premier, adjudant-chef Mamady Kéita, a reconnu les charges portées contre lui, ses deux présumés complices, Ibrahima Kallé et Mamadou Malal Diallo, ont balayé d’un revers de main ces accusations.

Présenté comme le cerveau de l’attaque du 25 février 2019 qui a coûté la vie à leur collègue, l’adjudant chef Mamady Keïta a reconnu les faits et a cherché à enfoncer ses coaccusés qui, selon lui, sont effectivement passé à l’acte avec lui ce jour. Des affirmations totalement fausses, ont laissé entendre Ibrahima Kallé et Mamadou Malal Diallo.

D’ailleurs, Ibrahima Kallé va déclarer avoir contribué à l’arrestation de Mamady Kéita qui a tenté de lui vendre l’arme volée sur le lieu du crime le jour de l’attaque. Des affirmations confortées par les déclarations d’un témoin assermenté.

Pour sa part, le 3ème accusé, Mamadou Malal Diallo, s’est dit surpris de voir son nom mêlé à cette histoire d’autant plus qu’il n’a rien volé et n’a tué personne.

Durant des heures, les trois coaccusés et trois témoins, ont à tour de rôle répondu aux questions des juges, du parquet militaire et de la défense.

Dans la phase des réquisitions, le Colonel Dailamine Sow, procureur de la justice militaire près le tribunal de première instance de Kankan, a demandé de retenir l’adjudant chef Mamady Keïta dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, il a sollicité sa condamnation à perpétuité, assorti d’une période de sûreté de 30 ans. Par contre le Colonel Sow a demandé la libération des deux autres accusés dans cette affaire.

Dans ses plaidoiries, Maître Antoine Gbilimou, l’avocat de la défense, a demandé au tribunal d’accorder des circonstances atténuantes à l’adjudant chef Mamady Keïta. Il s’est ensuite réjoui de la position du procureur qui a requis l’acquittement des adjudants Ibrahima Kallé et Mamadou Malal Diallo.

Le tribunal a renvoyé le dossier au jeudi, 26 décembre 2019, pour décision être rendue.

Pour rappel, c’est dans la nuit du lundi, 25 février 2019, qu’un groupe d’hommes armés a pris d’assaut une station d’essence située au quartier Bordo, dans la commune urbaine de Kankan. Les assaillants avaient tué le militaire en charge de la sécurité des lieux, le sergent chef Daniel Kö, en service à la garnison militaire de Kankan. Selon nos informations, il avait été poignardé en plein sommeil.

A suivre !

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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