Séjour « illégal » en Guinée : un ivoirien jugé à Conakry

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Dans la matinée de ce lundi, 30 décembre 2019, Mambly François Zengben, de nationalité ivoirienne, a été jugé au tribunal de première instance de Mafanco. Il lui est reproché un « séjour illégal en territoire guinéen », a appris un reporter que Guineematin.com a dépêché sur place.

Célibataire sans enfant, âgé d’un trentaine d’années et de nationalité ivoirienne, Mambly François Zengben dit être étudiant en théologie et jure avoir été rapatrié de la France où il aurait séjourné pendant longtemps. A la barre, le citoyen ivoirien a dit avoir été conseillé, à son arrivée à Abidjan, de sortir pour se faire traiter. C’est ainsi qu’il serait allé à Freetown (Sierra Léone). Mais, à cause de sa non maîtrise de l’anglais, pratiquée en Sierra Léone, il choisira de venir en Guinée où il dit croit trouver des coutumes proches des celles de son pays.

Aidez-moi à trouver l’adresse de notre ambassade !

Selon les explications de Mambly François Zengben au tribunal de première instance de Mafanco, il a passé ses premières semaines de séjour en Guinéen entre la gendarmerie de Matam et la maison centrale de Coronthie.

« Je suis allé à la gendarmerie expliquer ma situation. Ils m’ont dit que ce n’était pas grave. Ils m’avaient dit de partir. Mais, quand je leur ai demandé de m’aider à avoir un papier pour me protéger, ils m’ont alors envoyé à la justice. J’avais plus de six cent (600) mille et j’ai tout perdu. Je leur ai aussi dit de m‘envoyer au niveau de l’ambassade de mon pays ; mais, ils n’ont pas voulu comprendre », s’est plaint Zengben.

Ce citoyen ivoirien dit avoir été détenu pendant deux semaines à la gendarmerie de Matam et une semaine à la maison centrale de Coronthie avant son procès de ce lundi. Sans avocat, monsieur Zengben a plaidé la relaxe pure et simple, avant de demander au tribunal de l’aider à trouver des papiers pour un séjour régulier en Guinée. « Je demande qu’on me laisse partir. Je me sens ici comme en Côte d’Ivoire. J’ai des amis et des parents ici en Guinée. Mais, actuellement, je n’ai pas leurs adresses. Je vous prie de bien vouloir m’aider à trouver un papier qui pourrait me permettre de les retrouver ou de retrouver l’ambassade de mon pays », a plaidé le prévenu.

Dans ses réquisitions, le ministère public a rappelé l’existence d’une loi spéciale portant conditions d’entrée et de séjour en Guinée. Mais, cette loi ne s’appliquerait aux citoyens de la CEDEAO qu’à des conditions particulières. « Cette loi ne peut être invoquée que dans certaines hypothèses qui ne sont pas valables dans cette affaire. Au-delà du fait que le prévenu n’a commis aucune infraction de droit commun, la citoyenneté de la CEDEAO lui donne le droit de résider sur le territoire guinéen sans être inquiété. Dans les faits, en l’espèce, nous n’avons aucune infraction à lui reprocher », a indiqué le procureur dans ses réquisitions.

D’ailleurs, le procureur a fait constater que les faits reprochés au prévenu ne sont pas constitués. Il a alors requis une relaxe pure et simple de Mambly François Zengben « pour délit constitué ».

Ainsi, le tribunal, se fonde sur l’article 549 du code pénal, a déclaré le prévenu non coupable. Toutefois, le tribunal ne s’est pas prononcé sur la demande de monsieur Zengben relative à une assistance judiciaire qui lui permettrait d’acquérir des documents de séjour. Il est tout de même libre de ses mouvements, même s’il reste sans aucune référence, ni adresse.

Alseny KABA pour Guineematin.com

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