Grève dans l’éducation : le SLECG de Mamou se dit prêt à aller au charbon

L’année 2020 s’annonce avec plein d’incertitudes et même avec des inquiétudes en Guinée avec des revendications sociopolitiques tous azimuts. Le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG) agite le chiffon rouge et annonce une grève à partir du jeudi 09 janvier prochain. Une annonce que soutient fermement le secrétaire préfectoral du SLECG de Mamou. Thierno Souleymane Sall l’a réaffirmé à l’occasion d’une interview accordée à Guineematin.com à travers son correspondant préfectoral.

Les guinéens abordent l’année 2020 avec une certaine appréhension avec des rendez-vous majeurs, notamment sur le plan électoral. Comme si cela ne suffisait pas, le SLECG d’Aboubacar Soumah revient à la charge. Le toilettage du fichier des enseignants est à la base du problème, un processus décrié par les enseignants qui continuent de réclamer leurs huit millions de francs guinéens de salaire mensuel.

Face à l’annonce d’une nouvelle grève, le SLECG de Mamou se dit prêt à aller au charbon tout en rappelant comment on en est arrivé là. « Parlant de la grève, vous vous souviendrez qu’en janvier 2019, le gouvernement et le SLECG à sa tête le Général Aboubacar Soumah avait signé un protocole d’accord par rapport à la réclamation que nous avions faite concernant les 8 millions GNF comme salaire de base. Le gouvernement nous a fait savoir qu’il n’a pas le moyen ou les capacités de nous donner les 8 millions mais qu’il y a une alternative, celle de l’assainissement du fichier de l’éducation. Et quand on va dénicher tous les fictifs et après le recensement, l’argent qui va retomber sera suffisant pour nous payer. Malheureusement dans l’équipe il y a des personnes de mauvaise foi qui n’ont pas voulu dénoncer complètement les fictifs. Nous, on ne dit pas forcément 8 millions, mais comme ils ne veulent pas améliorer nos conditions de vie et de travail, nous allons encore reprendre la grève. Ils s’amusent avec nous tous les jours. Quant à moi, Thierno Souleymane Sall et mon équipe, nous sommes prêts à aller à la grève. Nous sommes sereins, nous savons d’où nous venons sans doute et sans soucis », a-t-il laissé entendre.

Pour Thierno Souleymane Sall, le gouvernement manque de volonté pour faire face aux revendications des enseignants guinéens. « Le gouvernement est en train de nous voler. Si le gouvernement parle d’avancement en grade, ce n’est pas une augmentation mais un dû, qui devrait venir depuis 2017. L’État mange l’argent des pauvres enseignants depuis 2017. Les collègues de la sous région comme le Mali, la Côte d’Ivoire, reçoivent au moins 600 mille FCFA. C’est la mondialisation, la Guinée est plus riche que ces pays de la sous région. Comment les enseignants de la sous-région sont mieux payés que nous ? »

En Outre, notre interlocuteur s’en prend au Syndicat National de l’Education (SNE), dirigé par Michel Pépé Balamou. « Le SNE est synonyme de Syndicat Nuisible aux Enseignants, fabriqué de toutes pièces. C’est une façon de saboter le SLECG. Des syndicats fantômes qui n’ont même pas d’adhérents, qui sont toujours derrière les ministres. C’est un petit groupe qui vit des moyens de l’État. Un Syndicat défend les travailleurs, l’augmentation des primes et des grades… », a laissé entendre Thierno Souleymane Sall.

Il est à noter que la Direction Préfectorale de l’Education de Mamou a convoqué une réunion pour inviter davantage les responsables d’éducation à sauver l’école guinéenne dans la préfecture en cas de déclenchement de la grève.

De Mamou, Boubacar Ramadan Barry pour Guineematin.com

Tel:625698919/657343939

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