La République de Guinée traverse depuis un certain temps des tensions, parfois meurtrières, tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays, consécutives à la volonté du président Alpha Condé de s’accrocher au pouvoir. C’est suite à ce constat amer qu’est né le mouvement Tous pour une Alternance Apaisée en Guinée (TAAG).
Dans une interview accordée à la rédaction de Guineematin.com dans la soirée d’hier mardi, 07 janvier 2020, Amadou Zakariaou Baldé, président du TAAG, demande au chef de l’Etat de renoncer à son projet de nouvelle constitution « pour éviter des troubles dans le pays ».
Créé le 25 novembre 2019, le mouvement Tous pour une Alternance Apaisée en Guinée (TAAG) est un mouvement de jeunes visant à promouvoir la non-violence et la culture de la paix. « Nous œuvrons dans le cadre de la société civile. Le mouvement Tous pour une Alternance Apaisée en Guinée organise des séances de sensibilisation pour faire comprendre aux jeunes l’importance d’une alternance dans un pays. Il faut faire comprendre aux jeunes que le mot paix, ce n’est pas dans la bouche. Il faut s’y mettre, sensibiliser les gens pour leur faire comprendre aux gens que ce qu’on n’a pas pu tenir dans la paix, on ne peut pas le tenir dans la guerre. Nous faisons la sensibilisation, du porte-à-porte et des conférences », a-t-il dit.
Au nom du mouvement Tous pour une Alternance Apaisée en Guinée (TAAG), membre du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), Amadou Zakariaou Baldé demande au Professeur Alpha Condé de renoncer à son projet de nouvelle constitution. « Nous prions le président de la République de renoncer à son projet qui n’est pas bon. Si 50% de la population est contre, il ne doit pas se hasarder à organiser un référendum constitutionnel sinon ça va nous mener où nous ne voulons pas. Nous ne voulons pas qu’il y ait des problèmes ici », a-t-il lancé.
En tant qu’activiste de la paix et de la non-violence, Amadou Zakariaou Baldé a fermement condamné l’attaque du siège de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) à Kankan par certains membres du syndicat des transporteurs qui ont également vandalisé plusieurs boutiques. « C’est inacceptable. On ne peut pas attaquer un Guinéen sur le territoire national. Il est chez lui que ça soit à Kankan, à Labé ou ailleurs. Un Guinéen a le droit d’exercer ses activités sur toute l’étendue du territoire. Donc, nous l’avons condamné avec la dernière énergie. Plus jamais ça », a-t-il lancé.
Enfin, notre interlocuteur souhaite que « les guinées s’entendent. C’est dans notre intérêt, nous ne souhaitons à la Guinée ce qui est arrivé dans d’autres pays. Vous savez que la Guinée est un carrefour, quand il y a un problème ici, les pays voisins seront affectés directement. Donc, nous appelons les acteurs politiques à s’entendre et de mettre la Guinée au-dessus de la mêlée », a-t-il conseillé.
Siba Guilavogui et Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com
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