Binta Diallo, tuée par balle à Hamdallaye : « nous n’allons pas pardonner… »

Feue Fatoumata Binta Diallo

Comme annoncé précédemment, les incidents ayant émaillé la première journée de grève du SLECG ont entraîné la mort d’une jeune fille ce jeudi, 09 janvier 2020, à Conakry. Fatoumata Binta Diallo, élève en classe de 12ème année au groupe scolaire Salim de Dar es-salam, a reçu une balle devant le domicile de sa famille, dans le quartier Hamdallaye. Elle a rendu l’âme sur la route de l’hôpital, a appris un reporter de Guineematin.com qui s’est rendu dans la famille mortuaire.

Habibatou Lamarana Diallo, cousine de la défunte

Selon Habibatou Lamarana Diallo, cousine de la défunte, elles étaient arrêtées ensemble devant la concession de leur famille, lorsque Binta a reçu une balle au niveau de l’abdomen. « Elle est partie à l’école le matin, elle est rentrée à la maison à 14 heures. L’une de nos sœurs l’a envoyée pour lui acheter de l’eau à boire. A son retour, on était arrêtées, elle et moi, devant notre concession, en train d’observer les accrochages entre un groupe de jeunes et les gendarmes qui étaient stationnés dans notre quartier.

Quand ils ont commencé à tirer, je lui ai dit rentrons. C’est à ce moment-là que je l’ai vue tomber alors que j’étais à quelques pas d’elle. Je lui ai demandé si c’est le gaz qui l’a fait tomber. Elle a dit : ils ont tiré sur moi, je vais mourir. Elle a touché l’endroit où elle a reçu la balle et j’ai vu le sang couler. J’ai appelé au secours, et un groupe de jeunes est venu la prendre pour l’emmener à l’hôpital Jean Paul II. Mais, elle est décédée en cours de route », témoigne la jeune fille, sous le choc.

Mamadou Macka Diallo, père de la victime

Mamadou Macka Diallo, le père de la victime, n’en revient pas. Il dit avoir perdu une fille dont il était vraiment fier. « On ne souhaitait pas cela, mais puisqu’on n’y peut rien, on s’en remet à la volonté divine. Nous n’allons pas cependant pardonner à ceux qui l’ont tuée et nous espérons que Dieu va nous rendre justice. Leur mission, c’est de sécuriser les citoyens et leurs biens. C’est pour cela qu’ils portent leur uniforme, et non pas tuer les gens comme ils sont en train de le faire. J’étais fier et très content de ma fille, parce qu’elle était très brillante à l’école, elle aimait et s’adonnait beaucoup aux études », a-t-il dit.

A noter que la défunte, Fatoumata Binta Diallo, était originaire de Ballet, un village de la sous-préfecture de Dounet, dans la préfecture de Mamou. Son corps se trouve à la morgue de l’hôpital de l’amitié sino-guinéenne de Kipé.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

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