Pillages à Kankan : le manque de pain et de viande inquiète les citoyens

Quelques jours après le pillage de certaines boutiques et magasins au centre ville de Kankan par des jeunes proches du syndicat des transports, un manque de pain est constaté sur place. Inquiets de la situation sécuritaire ambiante, les commerçants continuent de garder leurs boutiques fermées. La conséquence se fait sentir sur le terrain par un manque de pain et de viande au grand dam des citoyens, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Depuis trois jours, boutiques et magasins sont fermés à Kankan, au lendemain de l’attaque dont les propriétaires ont été victimes. La conséquence commence à se faire sentir chez les citoyens qui font face à un manque de pain et de viande.

Papis Condé

Dans la matinée de ce jeudi, 09 janvier 2020, les citoyens de Nabaya, habitués à prendre un bon morceau de pain au petit déjeuner, se sont réveillés déçus. La quasi-totalité des boulangers, en guise de solidarité aux victimes des actes de vandalisme du lundi 6 janvier dernier, ont préféré suspendre leurs activités sans préavis. Depuis hier, c’est la ruée des populations vers les quelques rares points de vente qui fonctionnent.

Papis Condé en est plus que désemparé. « Vraiment, je constate qu’il y a un manque cruel de pain dans notre ville. Partout à Kankan, c’est un seul lieu où on trouve le pain. A Sogbè, les gens se trouvent alignés pour se faire servir ».

Demba Thiam

Cette crise de pain n’est décidément pas faite pour arranger les citoyens de Kankan, notamment les étudiants. C’est le cas de Demba Thiam, privé de son aliment préféré au petit déjeuner de ce matin. « Les boulangers ont refusé de produire le pain pour nous et ça joue beaucoup dans notre alimentation. Le matin, notre déjeuner c’est le pain et si cela manque, c’est un gros problème », lance-t-il.

En plus du pain, la viande qui est un aliment très prisé, est introuvable brille dans les différents marchés de la ville. Une situation dénoncée par Zakaria Condé qui redoute le pire.

Zakaria Condé

« Nous savons que la viande en grande partie elle très bonne et s’il y a la rupture de cette protéide dans l’alimentation, ce n’est pas bien. S’il y a une crise, il faut qu’on fasse tout pour trouver une solution. Mais aussi, les boulangers doivent tout faire pour nous satisfaire parce que le pain est beaucoup consommé. J’en appelle à toute la population, à tous ceux qui ont provoqué ce qui est arrivé, que ça s’arrête maintenant. La population souffre beaucoup, surtout les innocents qui ne s’attendaient pas ça. Ce que moi je peux dire, nous devons laisser les politiciens faire la politique et ne pas s’en mêler pour priver les autres de nourriture. Nous devons prendre conscience de cet état de fait et mettre fin à ces mouvements… »

Il faut signaler que certains commerçants en colère ont menacé de poursuivre cette suspension des activités pour un délai de dix jours, depuis le mardi 7 janvier 2020. Toutes nos tentatives pour entrer en contact avec les responsables boulangers sont restées vaines.

De Kankan, Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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