Grève du SLECG : le mot d’ordre ignoré au collège Rabiatou Sérah Diallo de Sanoyah (Coyah)

L’appel à la grève générale et illimitée, lancé par le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), à partir de hier, jeudi 9 janvier 2020, sur toute l’étendue du territoire national, n’est presque pas suivi dans la préfecture de Coyah. C’est le cas au collège Hadja Rabiatou Sérah Diallo, sis à au quartier Sanoyah Km 36, dans la commune rurale de Manéah, où élèves et enseignants sont venus suivre les cours, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Si à Conakry la grève du SLECG a été relativement peu suivie, ce n’est pas le cas à Sanoyah Km 36, où élèves et enseignants ont tous ignoré le mot d’ordre lancé par Aboubacar Soumah et Cie qui protestent contre la manière dont s’est déroulé l’assainissement du fichier des enseignants, censé leur apporter un salaire de huit millions de FG par mois.

Prospère Niankoye Il Haba, principal du collège Hadja Rabiatou Sérah Diallo, a fait savoir que tout se passait bien ce jeudi matin. « Aujourd’hui, 12 enseignants étaient programmés. Parmi les 12 programmés, il n’y a qu’un seul qui s’est absenté pour cause de maladie. Depuis avant-hier, il me disait qu’il souffre de l’hémorroïde externe. Si non, tout le monde est là, y compris les membres de la direction. Les cours se passent normalement dans les salles de classe comme vous pouvez le constater ».

À quelques minutes de la récréation, une certaine panique a été constatée dans l’enceinte de l’école. Mais, la situation a vite été maitrisée. Prospère Niankoye Il Haba, interrogé sur cette panique, a précisé : « Il y a eu plus de peur que de mal. Vous savez, dans les situations pareilles, il y a la psychose. Dès qu’il y a un bruit seulement, les enfants penseront que c’est maintenant la pagaille. Il y a eu un bruit dans les alentours. Maintenant, une élève est sortie de sa salle en courant, pensant que c’est des jets de pierre qui ont commencé, pour aller chercher son frère à l’école primaire d’à-côté. Quand elle courait là, elle a attiré l’attention de ses amis et les gens l’ont suivi. Vous avez vu la facilité dans laquelle on les a ramenés en classe ? Donc tout le monde est en classe et tout se passe bien désormais », a dit le principal.

En outre, Prospère Niankoye Il Haba a saisi l’occasion pour lancer un appel aux parents d’élèves et aux syndicalistes. « Quand l’enfant réussi, c’est la famille qui a réussi ; quand l’enfant perd, c’est la famille qui a échoué. Donc, il faut que les parents sachent cela, qu’ils laissent les enfants venir étudier parce que ce sont eux l’avenir de demain. Aux grévistes, qu’ils soient patriotes. L’enseignement c’est un métier noble. En réalité on ne devient pas riche comme on l’entend. On peut améliorer nos conditions de vie. Mais, s’enrichir dans ce métier, ce n’est pas possible. Donc pour cela, qu’on se dise que nous sommes des parents d’élèves et ces enfants sont l’avenir de ce pays. Si on les laisse dans la rue, demain ils vont se retourner contre nous », a-t-il conseillé.

Pour sa part, Ibrahima Sory Baldé, élève de la 10ème année, plaide en faveur de ses camarades. « Chez nous ici tout se passe bien. Mes amis sont venus en nombre, tout comme les professeurs. Même si il y a eu quelques perturbations, mais malgré tout, on s’est contenté de suivre les cours. Comme ce n’est pas moi qui suis l’enseignant, ce n’est pas moi qu’on paie. Donc, je ne sais pas si le salaire de nos professeurs les arrange ou pas. Mais moi je voudrais leur demander de laisser la grève pour que les élèves puissent suivre les cours dans de bonnes conditions. Parce que s’il y a perturbation, nous serons en retard et la date du brevet sera reculée et je ne veux pas qu’on en arrive là », a dit le candidat au Brevet.

Malick Diakité pour Guineematin.com

Tel: 626-66-29-27

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