Conakry : deux autres responsables du SLECG arrêtés et conduits en prison

Maître Salifou Béavogui

Les autorités guinéennes semblent bien décidées à réprimer le SLECG, qui a déclenché une nouvelle grève générale et illimitée le jeudi, 09 janvier 2020, pour réclamer l’amélioration de leurs salaires. Après le déferrement des neuf syndicalistes interpellés samedi dernier à la maison centrale de Conakry, deux autres responsables du syndicat des enseignants ont été mis aux arrêts ce lundi, 13 janvier 2020, a appris Guineematin.com, à travers un de ses journalistes.

Il s’agit du doyen Abdoulaye Portos Diallo, secrétaire général adjoint du SLECG, et Amara Mansa Doumbouya, membre de la cellule de communication de l’organisation syndicale. Selon Aboubacar Soumah, le secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée, ses camarades ont été poursuivis par des agents de la police alors qu’ils rentraient des négociations entre le gouvernement et le SLECG, ouvertes ce lundi au ministère de la fonction publique.

« Ils étaient sur une moto, ils ont été poursuivis par des agents de la police. Lorsque les agents les ont interceptés, ils les ont pris, leur ont mis des cagoules avant de les jeter dans leur pick-up. Ils les ont envoyés d’abord dans un endroit inconnu, puis les ont transférés au commissariat de Bonfi. C’est quand ils sont arrivés là, qu’ils ont enlevé les cagoules de leurs têtes. Ils ont passé quelques temps là-bas, avant d’être déférés au tribunal de Mafanco », a expliqué le leader du SLECG, joint au téléphone.

Au tribunal de Mafanco, les deux syndicalistes ont été auditionnés et inculpés pour « incitation à la violence ». Ils ont été conduits aussi à la maison centrale de Conakry, où ils ont retrouvé leurs 9 collègues, placés sous mandat de dépôt un peu plus tôt. Leur avocat, maître Salifou Béavogui, se dit attristé par cette situation. « Je suis très triste, je me rends compte que chez nous, de plus en plus la liberté est banalisée. À tout moment, vous pouvez être privé de votre liberté et pour n’importe quel motif. Donc c’est angoissant et triste. J’exige leur remise en liberté », a dit l’avocat.

Siba Guilavogui pour Guineematin. com

Tel: 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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