Décès de Haby Kaba en Côte d’Ivoire : ses parents accusent la justice guinéenne de traîner les pas

Feue Haby Kaba
Feue Haby Kaba

Haby Kaba, une guinéenne âgée de 13 ans, qui était en classe de 6ème année, avait été confiée par ses parents à une compatriote qui vit en Côte d’Ivoire. Quelques mois seulement après son départ, les parents seront informés de la mort de leur fille dans des circonstances troubles. Les nombreuses démarches menées pour élucider les circonstances du décès sont restées jusque-là sans succès, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Les parents de Haby Kaba, rencontrés à Kaloum, dans la capitale guinéenne, hier, mercredi 15 janvier 2020, se trouvent actuellement dans la tristesse et la désolation suite au décès de leur fille en Côte d’Ivoire. Des démarches judiciaires jusque-là infructueuses ont été menées par la famille pour que lumière soit faite dans cette affaire.

Attristé par la mort de sa nièce, Mory Louis Camara, interrogé par un reporter de Guineematin.com, est revenu sur les circonstances dans lesquelles Haby Kaba a été confiée à madame Houssainatou Bangoura, une guinéenne vivant en Côte d’Ivoire. « Haby Kaba est la fille de ma grande sœur. Et, cette grande sœur loge dans la même concession qu’une certaine Mimi, une commerçante. Mimi avait proposé à ma sœur de lui remettre Haby Kaba pour qu’elle aille vivre avec sa sœur en Côte d’Ivoire. Quand elle a proposé ça à ma sœur, celle-ci lui a dit que la seule condition est d’aller faire la demande à ma tante, parce qu’elles sont toutes sous son contrôle. Ma tante avait accepté, à condition que la fille étudie, une fois arrivée en Côte d’Ivoire. Houssainatou Bangoura qui vit en Côte d’Ivoire est venue ici en Guinée pour partir avec la fille, le 20 octobre 2019. Ma sœur avait échangé avec sa fille trois fois seulement lorsqu’elle était partie », a-t-il raconté.

Mory Louis Camara, oncle de feue Haby Kaba

Deux mois après leur arrivée à Abidjan, Haby Kaba a perdu la vie ! « C’est le 16 décembre 2019 que madame Houssainatou a appelé ma sœur pour lui dire que sa fille Haby Kaba est décédée. Ma sœur a demandé de quelle manière, madame Houssainatou Bangoura a donné deux versions. La première version, elle a dit que la fille partait à l’école, lorsqu’elle est tombée à cause des maux de ventre. La deuxième version, elle a dit qu’elle était avec la fille lorsque les deux partaient à Gagnoa pour les festivités de fin d’année chez sa propre fille et que c’est en cours de route que Haby a eu des maux de ventre et qu’elle est décédée dans un hôpital. Ma sœur lui a dit d’apporter des photos ou des vidéos qui prouvent que la fille est décédée. Houssainatou a dit à ma sœur que depuis la mort de Dj Arafat, les autorités ivoiriennes n’acceptent pas les images. Elle a refusé », a raconté Mory Louis Camara.

Feue Haby Kaba

A cause de la pression de la famille, madame Houssainatou Bangoura est venue en Guinée avec un certificat de décès. Mais, selon l’oncle de la victime, « le papier n’avait pas d’entête ! Ce papier avait été fait le 05 mai 2019, alors que la fille est décédée le 16 décembre. Donc, il y a une contradiction dans le certificat de décès. Deuxièmement, le médecin qui aurait traité la fille n’y a pas apposé sa signature. Troisièmement, après nos enquêtes, il se trouve que le nom de l’hôpital mentionné dans ce papier ne se trouve pas dans la région où la fille est décédée. Nous sommes venus à la Direction de la Police Judiciaire pour porter plainte ; mais, les enquêtes retardent. La dame a une grande sœur qui travaillait à la DPJ et elle est très influente. C’est à travers le canal de cette dernière qu’on fait traîner les pas à l’enquête », a-t-il dénoncé.

D’ailleurs, Mory Louis Camara se sent aujourd’hui menacé. « Je me sens menacé parce que j’ai des enregistrements sonores qui accablent cette dame. J’ai des enregistrements où elle dit le nom de mon frère et moi pour nous envoûter. J’ai aussi des enregistrements sonores où ils font les sacrifices pour ne pas que l’affaire éclate. Si on ne se reproche de rien, comment on peut chercher à marabouter les gens ? Moi, je crains pour ma sécurité, celle de ma sœur aussi, parce que nous avons des preuves avec nous. Nous demandons à la puissance publique de nous aider », a-t-il lancé.

La plainte déposée à la DPJ restant sans suite, les parents de la Haby Kaba ont décidé de porter l’affaire au tribunal pour enfants.

Nous y reviendrons !

Siba Guilavogui pour Guineematin.com

Tel : 620 21 39 77/ 662 73 05 31

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