Casse de maisons à Kaporo-Rails : les victimes dénoncent « les mensonges » du ministre Ibrahima Kourouma

Le ministre de la Ville et de l’Aménagement du territoire a réveillé la polémique autour du déguerpissement effectué l’année dernière par le gouvernement guinéen, à Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse. Lors de la conférence de presse qu’il animée le lundi, 13 janvier 2020, pour présenter le bilan de son département, Ibrahima Kourouma a parlé de cette opération tout en justifiant la démarche des autorités guinéennes. Et, cette sortie n’a pas laissé indifférentes victimes, constituées en collectif pour réclamer leur indemnisation. Ce collectif a réagi à travers une conférence de presse tenue ce vendredi, 17 janvier 2020, à Conakry. Il dénonce des propos « mensongers » de la part du ministre, a constaté un reporter de Guineematin.com qui était sur place.

Mamadou Samba Sow, porte-parole du collectif des déguerpis de Kapro-Rails, Kipé 2 et Dimesse 2019

« Tout ce qu’il a dit, c’est des contre-vérités, qui n’ont absolument rien à avoir avec ce qui se passe sur le terrain. Le premier élément de mensonge du ministre, c’est le fait de dire qu’un communiqué avait été fait avant la casse, demandant aux victimes, d’aller vers les services de l’Etat. Il n’y a jamais eu ce communiqué-là. Nous le mettons au défi de montrer ce document, ce communiqué, et de nous dire quel est le média qui l’a diffusé. Parce qu’il y a les sites internet, des radios et autres. Après cela, il a parlé des documents que l’huissier de justice a déposés. Et ça, c’est à Kipé 2, ce n’est pas dans l’ensemble.

Ce document-là aussi, c’est plutôt une menace nous sommant de quitter les lieux avant fin septembre 2018. Donc, il n’y avait aucun document qui nous demandait à aller vers un service. L’autre mensonge, et c’est le plus grave, c’est le fait de dire que nous avons été déboutés par la Cour de Justice de la CEDEAO. On vous a montré la note que la Cour de Justice de la CEDEAO a faite, à travers le greffe, en décembre 2019. L’audience prochaine est programmée au 24 mars 2020, à 10 heures, à Abuja », a annoncé Mamadou Samba Sow, le porte-parole du collectif des déguerpis de Kapro-Rails, Kipé 2 et Dimesse 2019.

Ces citoyens, dont les maisons ont été cassées sans aucune mesure d’accompagnement, qualifient la sortie du ministre Kourouma de « honteuse ». Et, ils comptent retourner ses propos contre lui. « Ce qu’il (le ministre) a fait est une arme pour nous. Il pensait que son opération d’intoxication-là allait porter fruit. Malheureusement, cette vidéo va être utilisée contre lui parce qu’elle est déjà dans les mains de notre avocat. Il va transférer cette vidéo-là à la Cour de Justice de la CEDEAO. Les autres éléments sont là-bas. Les documents qui nous ont été délivrés en 1982, en 1983, 1984, 1985 par les ministres Moussa Diakité et le capitaine Kerfalla Camara, tous ces dossiers-là se trouvent à Abuja sur la table des juges.

Rassurez-vous que les 19 219 victimes ne dorment pas. Nous continuons les prières matin, midi et soir. Et, cette injustice-là sera corrigée. Monsieur Ibrahima Kourouma et tous ceux qui sont impliqués dans la casse de Kaporo-Rails subiront les pires châtiments de leur vie, parce que Dieu ne dort pas. L’injustice dont nous avons été victimes ne peut se passer qu’en Guinée », a dit Mamadou Samba Sow.

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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