Crise en Guinée : Cellou Dalein accuse Alpha Condé d’être « champion du désordre »

Comme annoncé précédemment, les leaders de l’opposition politique se sont retrouvés en session plénière ce vendredi, 17 janvier 2020, au QG de l’UFDG. La rencontre a essentiellement tourné autour de trois (3) points : les leçons à tirer des dernières manifestations du FNDC, le contesté processus électoral et le refus du projet de nouvelle Constitution, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

A la fin de la réunion, c’est Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, qui en a fait le compte-rendu. Sur le premier point, le président de l’UFDG, a dit la satisfaction des opposants du bilan des manifestations de ces derniers jours. « L’opposition politique se réjouit du succès de nos manifestations, à Conakry et à l’intérieur du pays, et félicite les partisans du FNDC et tous les patriotes qui ont apporté leurs contributions au succès de ces manifestations et les invite à se mobiliser encore plus pour la semaine prochaine ».

Pour le deuxième point, axé sur le décret appelant à l’ouverture de la campagne électorale, Cellou Dalein a tiré à boulets rouges sur le président Alpha Condé. « Sur ces points, nous avons noté que monsieur Alpha Condé, qui est champion du désordre, continue naturellement d’aggraver le désordre qu’il a instauré dans le pays. Parce que pratiquement, il n’est pas possible de tenir ces élections dans les délais annoncés par la CENI. Mais en plus, vous vous retrouvez dans une situation où la campagne est ouverte, les listes ne sont même pas encore complètement affichées. Vous savez les raisons pour lesquelles l’opposition politique a décidé de ne pas prendre part à cette mascarade électorale, d’abord il y a le fichier électoral. Ce fichier est très loin de refléter l’état réel du code électoral : nous avons 8 millions 300 mille électeurs en Guinée pour une population estimée par l’institut nationale de statistique de 12 millions. Soit un ratio de 68%. Il n’y a ça nulle part en Afrique. Nous sommes à 8 millions parce qu’il y a beaucoup de bébés, il y a beaucoup d’enfants dans le fichier. Monsieur Kébé (président de la CENI, ndlr) refuse d’appliquer le rapport de la mission d’audit qui voulait que tous les électeurs se présentent pour se faire enrôler de nouveau et que ceux qui ne le feraient pas, seraient radiés », a-t-il indiqué.

En outre, l’autre grief que l’opposition politique formule contre le régime en place, c’est d’avoir entamé les élections législatives alors que les élections communales de février 20218 ne sont pas achevées. « On ne peut pas, dans aucun pays au monde, commencer une élection, sans la terminer, entamer une autre. Vous savez pertinemment que les élections locales ne sont pas terminées : les conseillers communaux et les conseillers régionaux ne sont pas mis en place. C’est Alpha Condé, parce que ça ne l’arrange pas, il veut garder les chefs de quartiers qui sont des auxiliaires précieux pour la fraude en faveur du parti présidentiel. Parce qu’ils sont nommés par le parti au pouvoir et ce sont des militants zélés du RPG qui sont nommés comme chefs de quartiers et chefs de districts sur l’ensemble du territoire national. Il ne veut pas les changer et il viole une fois encore les lois. Donc, nous avions exigé que ces élections entamées depuis 2018 soient achevées. C’est conforme à la loi et c’est conforme à un arrêt de la Cour Suprême qui vient d’être pris suite à une plainte introduite par l’opposition. Monsieur Alpha Condé s’en fout des décisions de justice, s’en fout de la loi. Il passe outre ».

Les opposants ont réaffirmé leur volonté de faire partir le président de la CENI, qu’ils jugent partisan. « Nous voulons un président de la CENI qui rassure par sa neutralité, par son impartialité et par ses compétences. Ce qui est loin d’être le cas malheureusement, puisque monsieur Kébé obéit aveuglement à toutes les instructions de monsieur Alpha Condé ».

Pour finir, Cellou Dalein et ses pairs exigent le respect de la Constitution de mai 2010 par le pouvoir de Conakry. « Nous voulons que monsieur Alpha Condé respecte notre constitution. Cette constitution n’a pas prévu de dispositions permettant de la changer entièrement. Donc, il faut qu’il renonce à son changement et au 3ème mandat. Le FNDC maintient la décision qu’elle avait déjà prise et maintient sa résistance et à s’opposer à l’organisation d’une mascarade électorale dans notre pays. Le programme pour les manifestations à venir la semaine prochaine, ce programme a été déjà donné par le FNDC qui a invité déjà tous les guinéens, tous les patriotes, qu’on se mobilise le mardi 21 et le mercredi 22 janvier pour exprimer notre opposition à ce projet de 3ème mandat et à cette mascarade électorale ».

Ibrahima Sory Diallo pour Guineematin.com

Tél. : (00224) 621 09 08 18

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