Détournement de fonds à Yété Mali : le DGA de la micro-finance à la barre

Le procès du directeur général adjoint de la Caisse Populaire d’Epargne et de Crédit, Yété Mali, s’est poursuivi hier, jeudi 16 janvier 2020, devant le tribunal correctionnel de Dixinn. Gnana Doré est poursuivi pour des malversations financières au détriment de la structure, rapporte un journaliste de Guineematin.com qui était au tribunal.

C’est à l’absence du prévenu que le procès s’est ouvert le jeudi, 09 janvier 2020, au tribunal de première instance de Dixinn. Ce jour-là, la juridiction avait décerné un mandat d’amener contre lui. Mais, Gnana Doré s’est volontairement présenté ce jeudi, 16 janvier 2020, au tribunal. Il a expliqué qu’il était malade lors de la précédente audience et que c’est pour cette raison qu’il ne s’était pas présenté. Pour prouver ces dires, le prévenu a présenté une ordonnance médicale délivrée par un médecin.

Après quelques observations faites par les différentes parties au procès sur la question, le juge a ordonné de passer aux débats au fond. Ainsi, le représentant de Yété Mali, Labila Doré, qui avait été entendu à l’audience du jeudi, 09 janvier 2020, est revenu à la barre pour réitérer les accusations portées contre Gnana Doré.

Selon lui, c’est dans le cadre de l’achat d’une parcelle qui devrait abriter le nouveau siège de l’institution de micro-finance que le directeur général adjoint, Gnana Doré, a procédé à la surfacturation de plus de 200 millions de francs guinéens. « Deux chèques ont été émis pour l’achat de deux parcelles. Et aujourd’hui, Yété Mali n’a ni son argent, ni la parcelle », a-t-il dit.

Le représentant de la partie civile a rappelé ensuite que Gnana Doré s’est fait octroyer en dehors de toute procédure interne de l’institution, un accord de prêt sans intérêts de 200 millions de francs guinéens.

Après les explications de la partie civile, ce fut au tour du prévenu de passer à la barre pour donner sa version des faits. En ce qui concerne le prêt qui lui a été octroyé, Gnana Doré a expliqué que c’est à l’issue d’une réunion ordinaire du conseil d’administration de Yété Mali, organisée à son absence le 5 avril 2016, qu’il a été décidé de faire une exception pour le directeur général et le directeur général adjoint.

« Ils ont décidé de faire bénéficier au directeur général un prêt de 500 millions de francs guinéens et le directeur adjoint un prêt de 250 millions de francs, remboursables sans intérêt sur une période de 8 ans. C’est ainsi que j’ai fait une demande de prêt de 200 millions de francs guinéens, remboursables sur une période de 44 mois, c’est-à-dire 3 ans 8 mois. Donc j’ai obtenu ce prêt légalement depuis le 17 février 2017 et j’ai remboursé jusqu’au mois d’octobre 2017. C’est après cela que j’ai été suspendu de mes fonctions », a-t-il indiqué.

« J’ai remboursé 41 millions de francs guinéens. Je reste devoir à Yété Mali 159 090 909 francs guinéens. Dans les jours qui suivent, je compte payer les 59 millions de francs guinéens. Le reste, on va discuter avec Yété Mali » a-t-il ajouté.

Évoquant le cas de la parcelle, le directeur général adjoint de Yété Mali a laissé entendre qu’il n’a été qu’un simple témoin dans cette affaire. « En ce qui concerne la parcelle, lorsque le démarcheur nous a informés qu’il a une parcelle à Kobaya plateau, tous les membres du comité de direction ont effectué le déplacement pour aller voir le terrain. Même le représentant de Yété Mali, Labila Doré, était présent. Il avait même le décamètre dans sa voiture. Après avoir vu le terrain, nous sommes allés voir le propriétaire à Bambéto, on a discuté avec lui. Il nous a dit que c’est son oncle qui est à Kaloum qui détient le titre foncier. Nous sommes allés chez lui, il nous a montré le titre foncier.

Nous sommes allés au cadastre pour vérifier. Après vérification, ils nous ont dit que les documents sont authentiques. Nous sommes venus au bureau pour rendre compte au directeur général. Le payement de la parcelle, c’est le responsable financier et le directeur général qui ont signé les chèques. Moi, j’ai signé l’acte de cession en tant que témoin. Donc, je suis surpris qu’on dise que c’est moi Doré qui ai acheté la parcelle. Donc devant le tribunal, je ne reconnais pas avoir détourné, ni acheté une parcelle au détriment de Yeté Mali », s’est-t-il défendu.

Finalement, le dossier a été renvoyé au 23 janvier 2020, pour la suite des débats. L’audience devrait connaitre la comparution à titre de témoin de Chérif Diallo, celui qui a revendu la parcelle à Yété Mali. Youssouf Sangaré, le directeur général de l’institution de microfinance devrait également être entendu dans le même cadre.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527

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